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Un violon sur le toit en des temps fragiles

31 mai 2010, 14:30

Après «Oliver Twist» l'an dernier, voici «Un violon sur le toit», la nouvelle comédie musicale de la compagnie Evaprod présentée depuis vendredi au Casino du Locle. Basée sur les livres et nouvelles de Cholem Aleichem, l'histoire se déroule à Anatevka, petite bourgade d'Ukraine, à l'aube de la révolution russe. Dans un climat souvent pesant, une modeste famille juive se débat tant bien que mal pour préserver son identité. Mais à cette époque rien n'est facile. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, il faut un jour se résigner à quitter ses terres pour des lendemains bourrés d'incertitude.

Dans ce climat extrêmement tendu, il y a cette note d'optimisme empreinte d'émotivité, omniprésente jusque dans les passages les plus délicats, celle-là même qui apporte beaucoup de fraîcheur à un récit qui s'embourbe parfois dans des méandres interminables, fort complexes et peu captivants. En cela, le mariage hors norme des trois filles de cette famille juive casse justement des traditions ancrées depuis la nuit des temps, autant de rebondissements qui permettent de tenir en haleine les spectateurs.

Evaprod propose une version classique de la comédie musicale de Joseph Stein créée à Broadway en 1964, tout en ajoutant une foule de petits détails originaux et audacieux qui maintiennent l'intérêt. Attachants, les personnages jouent avec leurs tripes et leur cœur dans un dédale de situations qui mettent à profit leurs talents de comédiens et de chanteurs. S'il n'est pas toujours évident de se placer dans les deux rôles à la fois, le résultat demeure convaincant.

On ressent fortement cette envie de vivre pleinement son personnage, avec ses qualités et ses failles, cette volonté d'authenticité et de sincérité.

Sensible, délicate, la mise en scène de Jacint Margarit joue habilement sur tous ces niveaux, saupoudrant ici et là les répliques d'une touche humoristique.

Le décor est très épuré. Les costumes, magnifiques, collent parfaitement à l'époque. Les jeux de lumières reflètent la fragilité de ce violoniste perché sur le toit, tentant de jouer un air de virtuose tout en maintenant constamment son équilibre. /paf

Le Locle, Casino-Théâtre, les 4, 5, 6, 10, 11, 12 et 13 juin. Réservations: kiosque Simone Favre, 032 931 32 66

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