Ingénieur du son au Locle, Stéphane Mercier a baladé son micro des deux côtés de la frontière, du Locle à Besançon, pour récolter une moisson de paroles et de bruits qui cadencent le quotidien d'un village, d'une ville, d'une gare, d'un chantier ou encore d'un magasin.
Il a travaillé pour cela en toute discrétion, camouflant dans sa "casquette d'agent secret" les deux micros d'enregistrement nécessaires à son projet. Il a récolté ainsi un panel très ouvert de sons: bruits des moteurs de voitures à l'heure du retour des frontaliers, clameurs s'échappant d'un café à l'heure de l'apéro, commentaires et rires de la foule sur le passage d'une clique, chaos sonore dans un hall de gare, fracas des machines sur un chantier...
A partir de cette masse de sons en vrac, Stéphane Mercier a procédé à une sélection fondée sur la recherche d'une mélodie qui soit harmonieuse et agréable à l'oreille. Il a marié les sons avec intelligence et les a sublimé en leur injectant des rythmes électroniques. Le résultat est étonnant. Les sons d'origine apparaissent en filigrane dans des compositions de grande qualité. Stéphane Mercier les partage avec le public à la faveur de concerts et d'interventions dans des écoles et autres lieux de diffusion.
Retrouvez le portrait de ce chercheur de sons dans nos éditions payantes de ce mardi.