Tant et si bien que la présentation initiale, comme vidée d'une bonne partie de sa substance, a perdu son sens et son âme. «Ça donne l'impression que c'était à celui qui en ramassait le plus, à l'image d'un concours ou d'un pari stupide. Pour moi, l'exposition s'est terminée à ce moment-là», souffle Daniel Richard. Démoralisé, il a même failli tout démonter. Souhaitant ne pas priver les ultimes visiteurs d'un plaisir certes passablement atténué, il a laissé les oeuvres en l'état, tentant d'en rafistoler quelques-unes.
On se rappelle que la dernière exposition, il y a deux ans, avait subi un sort un peu similaire. Des pièces complètes avaient été alors volées, assurément dans le but de les monnayer. Il en est tout autrement aujourd'hui, puisque les vandales ont en quelque sorte tapé dans le tas, saccageant plutôt que subtilisant les mobiles les plus remarquables. Si Daniel Richard est bien conscient que monter une exposition en plein air comporte certains risques, il ne s'explique toutefois pas ce qui a pu motiver les auteurs. Acte gratuit? Jeu imbécile?
A quelques jours de la clô-ture de l'événement (lire encadré), Daniel Richard n'a finalement pas perdu son enthousiasme et donne d'ores et déjà rendez-vous aux amateurs d'art insolite dans deux ans pour de nouvelles découvertes à vivre intensément au coeur de la tourbière. / PAF