Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Philippe Thomi, un homme aux multiples facettes

09 sept. 2010, 12:13

Rares - rarissimes, mêmes - sont les enterrements où l'assistance pleure de rire. C'est le dernier cadeau offert hier par Philippe Thomi, décédé samedi dernier, à ceux qui l'ont accompagné à sa dernière demeure.

Le défunt aurait eu 89 ans le 28 novembre prochain. Ses proches ont rappelé quel homme paradoxal il était. Communiste et patron de PME - le fameux magasin de radio-TV Télémonde -, individualiste forcené pétri d'un inaltérable sentiment de justice, passionné de technique, artiste-peintre et clarinettiste, adulant Armstrong autant que Mozart.

C'est à lui, le radioamateur immatriculé HB9HH, que l'on doit l'érection de l'antenne du Mont-Cornu, qui fut le premier émetteur privé de Suisse. Il a aussi, exploit salué au plan mondial, enregistré les bip-bip du premier satellite artificiel, le fameux spoutnik soviétique.

Débatteur infatigable, Philippe Thomi en a lassé plus d'un, sachant tout sur tout, adorant la polémique et les mots, qu'il maniait avec un bonheur gourmand. Jusque sur son lit d'hôpital, quelques heures avant son décès, qu'il savait inéluctable, il a gardé sa verve, sa soif d'être toujours le centre de l'attention. A l'infirmière venue pour une piqûre, a rapporté un de ses fils, il a fait un cours sur les vitraux de l'église du village où elle habite.

De mille et une anecdotes évoquées, on n'a pu ici en retenir que quelques-unes, en espérant qu'elles parleront à ceux qui l'ont connu et qu'elle donneront du regret aux autres.

Grand voyageur, Philippe Thomi, a notamment sillonné l'Europe de l'Est. L'un de ses fils rapporte ce souvenir: la chevrolet impala blanche (immatriculée NE 74) du communiste suisse, en 1966 sur la place Rouge, avec Madame, Monsieur et les quatre enfants suivant une compétition sportive sur une petite télévision. A ceux qui le charriaient pour son goût des belles américaines, il répondait: «J'aime mieux un ouvrier dans une grosse bagnole qu'un fasciste dans un tank!»

Entré au Parti ouvrier et populaire en 1946, Philippe Thomi fut conseiller général de 1953 à 1956. Retraçant l'engagement de ce «militant aussi imprévisible qu'attachant», Alain Bringolf a souligné son côté social: «Malgré son statut de petit patron, il approuva les trois semaines de vacances, les allocations familiales et l'augmentation des vacances pour les apprentis.» /lby

Votre publicité ici avec IMPACT_medias