Pas tant que cela. Ces protestataires montrent du doigt le mastodonte voisin, qui emploie dans les 800 personnes. Sont visés: ceux qui, parmi le personnel hospitalier motorisé, rechignent à utiliser le nouveau parking, devenu payant. «La moitié du temps, il est aux deux tiers vide», lance l'un des pétitionnaires. Pour ne pas payer, les récalcitrants chassent le bout de trottoir libre, voire le coin de jardin, pour garer leur voiture sans frais. Au grand dam des habitants de la rue des Combettes, ils squattent souvent leur tout petit bout de rue qui se termine... au coin du parking.
Les riverains des Combettes ont ainsi fait l'expérience de drôles de situations. L'hiver dernier, par exemple. Comme ailleurs, le stationnement est interdit de 3h à 7 heures. Des voitures ventouses de l'hôpital bouchaient le chemin et la voirie n'a pas pu déblayer. Avec en prime les coups de klaxon du camion pour dégager la voie, à 4h du matin. «Une voiture est restée là 15 jours», jure un autre habitant. Les véhicules sont parfois parqués si serrés que les pompiers et même l'ambulance ne pourraient pas passer. Un propriétaire est resté plus d'une fois prisonnier de son garage bouché par un véhicule stationné à la hussarde. Las, il s'est acheté un abonnement de bus...
«Si vous voulez, notre rue est un dépôt», résume un interlocuteur. Pour faire de la résistance, il a même occupé le terrain en alignant sa voiture, une remorque et encore un bidon aux heures de pointe où arrivent les employés de l'hôpital - la première vague est à 7h15. Le geste, pas tout à fait légal, a fait rebrousser chemin les squatters, au prix de quelques manoeuvres dans la rue en cul-de-sac.
Mardi, l'officier de circulation de la police locale Blaise Fivaz est venu sur place discuter avec quelques-uns des pétitionnaires. Sans rien promettre, il a pris acte des doléances des riverains des Combettes, et accessoirement de la rue du 12-Septembre au-dessus. Le directeur administratif du Ceras (ex-centre IMC) était là, lui, pour demander une zone 30 km/h devant l'école, comme vers les autres collèges.
«Une décision est déjà prise. La rue des Combettes sera mise en zone bleue, avec vignette pour les habitants», annonçait jeudi le délégué à la communication de la Ville Rémy Gogniat. Les riverains des Combettes seront les premiers Chaux-de-Fonniers à expérimenter ces macarons, avant l'extension prévue de la zone bleue en ville. La petite rue joue les pionniers. Même si actuellement il n'y a pas de problème de parcage sauvage. Elle est en travaux... / RON