Comme pour tous les locaux, il a fallu penser à la manière de le chauffer. «Cela a paru tout à fait naturel, aux Ponts-de-Martel, qu'un bâtiment construit pour les forestiers soit tempéré au bois.»
Et la Ville de décider alors de faire d'une pierre deux coups. En chauffant au bois non seulement son propre bâtiment «Mais aussi deux de nos voisins, gros consommateurs de chaleur, à savoir le home du Martagon et le centre polyvalent du Bugnon», raconte Daniel Perdrizat.
Début 2005, le Conseil communal demande par conséquent à son Conseil général un crédit pour la construction du nouveau centre forestier et la création d'une centrale de chauffage à distance pour le centre forestier, le Martagon et le Bugnon.
Le crédit est accordé. Et même un second, un peu plus tard... «Car l'impulsion politique a aussitôt fait prendre conscience aux habitants des Ponts-de-Martel du potentiel que représentait le chauffage au bois.»
Dès lors, des Ponliers, à la tête desquels Bertrand Jean-Mairet, mettent sur pied la Société coopérative de chauffage à distance à bois Le Marais rouge.
«L'idée d'une initiative privée est partie du fait que la commune des Ponts-de-Martel n'avait pas le budget nécessaire, à l'époque, pour faire face à une telle entreprise, et surtout elle n'a pas de forêt», explique Bertrand Jean-Mairet. «A l'inverse de la Ville de Neuchâtel, à laquelle appartient notamment le cantonnement des Joux, domaine forestier situé sur les Ponts-de-Martel. Elle nous a un jour envoyé un questionnaire. Pour savoir si nous étions intéressés, au cas ou un réseau plus grand de chauffage à distance à bois était construit. L'intérêt a été bien sûr massif.»
Une fois fondée, le 16 novembre 2005, la société coopérative Le Marais rouge a pu solliciter une garantie financière de l'Etat de 1,8 million ainsi qu'un prêt LIM sans intérêt de 620 000 francs, garanti par la commune des Ponts-de-Martel.
Argent qui lui a permis de réaliser sa chaufferie et son réseau de chauffage à distance à bois.
«La Ville de Neuchâtel a donc construit le nouveau centre forestier et a pris cette coopérative comme locataire. Coopérative à laquelle elle a confié l'exploitation, dans des locaux adaptés à sa taille, d'une chaudière et d'un réseau de chauffage à distance à bois», explique encore Daniel Perdrizat.
Et cette installation sera, elle aussi, inaugurée dimanche. «A ce jour, nous avons 23 bâtiments des Ponts-de-Martel sur 32 qui sont raccordés à la centrale de chauffage à distance, commente Bertrand Jean-Mairet. «En tout c'est 2,1 km de tuyaux aller-retour qui relient les maisons des Ponts-de-Martel», explique Bernard Mat-they, l'ingénieur-conseil qui a chapeauté le projet des Ponliers.
Combien de bois sera-t-il annuellement consommé par ce réseau? «Environ 200 stères, ou si vous voulez 1500 tonnes de bois», répond-il. Ce à quoi le conseiller communal Daniel Perdrizat ajoute immédiatement à l'intention de ceux qui craindraient que cela rime avec déboisement: «Ce qui correspond par ailleurs à l'accroissement annuel naturel du bois dans les zones où il sera prélevé.» De la place pour une deuxième chaudière à bois est d'ores et déjà prévue, l'extension du réseau étant à l'avenir forement envisagée. Une chaudière à mazout est toujours en place, pour parer aux éventuels problèmes. /SFR