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Les chants d'une sirène pour une relation toxique

07 déc. 2010, 04:15

Elle avait 14 ans, s'est éprise d'un homme de plus de 20 ans, puis s'est donnée à lui: «Cela s'est fait naturellement», a soufflé Rachelle*. Malgré cela, Mike* a comparu devant la justice en 2008. Première affaire pénale. Aujourd'hui, elle a 17 ans. Et son ex-Don Juan de se retrouver à nouveau confronté au Tribunal correctionnel du Locle, vendredi. Et ce, pour avoir commis des actes sexuels avec cette adolescente qui ne comptait toujours pas 16 printemps. Mais, cette fois, il lui était également reproché une mise en danger de la vie d'autrui ainsi qu'un viol.

En dépit d'une injonction de la justice, le couple a continué à se fréquenter. «J'ai essayé de résister au maximum», a expliqué l'accusé. Mais il a craqué. «En amour, on brave beaucoup d'interdits», a plaidé en sa faveur son avocat. «Il n'a pas pu résister aux chants de sa sirène.» Leur relation est allée de mal en pis. A cause d'aventures avec d'autres filles notamment, a révélé la plaignante. Des coups étaient vraisemblablement donnés de part et d'autre, mais rien n'est apparu limpide. Jusqu'au jour où il l'a saisie au cou durant quelques secondes, avant qu'elle n'ait feint un évanouissement.

Mike a finalement quitté Rachelle. Et son avocat de souligner: «Il a su mettre fin à cette relation somme tout toxique!» C'est alors que sa belle l'a accusé de strangulation et d'un acte sexuel forcé. Dans une petite salle jouxtant le tribunal, pour ne pas affronter le regard de son ex-ami, la jeune femme a raconté les faits qui se sont produits après une violente dispute. En pleurant, sans cesse. «Il m'a déshabillée, gentiment. Je lui ai dit que je ne voulais pas. Mais il revenait à la charge. Il m'a pénétrée, une fois», avant de s'arrêter, voyant la forte désapprobation de la demoiselle.

Les paroles de la plaignante sont quelque peu confuses. Les circonstances du prétendu viol ne sont guère précises. Le Ministère public, en la personne de Yanis Callandret, en déduira qu'«aucun indice ne permet de trancher. La version de l'un se heurte à celle de l'autre». Ce dernier a demandé de ne pas retenir le viol, évoquant plutôt «un jeu un peu malsain». Alors que le défenseur de Rachelle avait insisté sur la crédibilité des déclarations de sa cliente.

Quant à l'étranglement, l'avocat de Rachelle a souligné «les marques rouges visibles durant quelques jours, preuve de la force de cet acte». Mais, comme pour le viol, le président du tribunal, Nicolas de Weck, n'a pas admis cette accusation: «Le risque d'étouffement est très peu concret.» Seule infraction au Code pénal retenue: l'acte sexuel avec une fille de moins de 16 ans. «L'infraction doit être relativisée: elle était consentante et avait presque la majorité sexuelle. Mais la loi reste la loi!»

Verdict: une peine pécuniaire de 90 jours-amende à 60 fr., ajoutés aux 2000 fr. de frais de justice. /sbi

* prénoms d'emprunt

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