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Les boucles de Co Streiff

22 avr. 2008, 12:00

Samedi à la cave du Petit Paris, les Murs du son accueillaient le sextet de Co Streiff. Issue de la scène jazz avant-gardiste, cette saxophoniste (alto et soprano) suisse, connue pour ses collaborations avec Irène Schweizer et le Vienna Art Orchestra, se produit depuis plus dix ans en compagnie du même groupe avec lequel elle a présenté les compositions de son dernier disque «Loops, Holes & Angels» (Boucles, Trous et Anges).

En musique le terme «loops» désigne des séquences mélodiques qui se répètent tout au long du morceau, en boucle. Ces boucles constituent ici le fondement des compositions; elles sont jouées indifféremment par la section rythmique ou les souffleurs, apportant ainsi des atmosphères variées au gré des morceaux.

La musique de Co Streiff se construit sur le mélange et la dualité: alors qu'une partie du groupe joue de façon quasi hypnotique les «loops», l'autre développe des improvisations furieuses, collectives ou individuelles.

Tandis que les claviers funky de Ben Jeger (piano, clavinet et orgue) rappellent l'ambiance urbaine des séries policières américaines des années 1970, l'usage d'un balafon (par le saxophoniste ténor Tommy Meier), évoque les terres d'Afrique.

Le discours n'est pas fluide, mais volontairement étayé de fractures sonores. Les arrangements de cuivre sont serrés, parfois déroutants. Il doit s'agir des trous (holes en anglais) qu'évoque le titre du projet, dans lesquels Co Streiff enterre les clichés et souligne sa vision impressionniste.

On a apprécié l'inventivité du trompettiste Russ Johnson, doté d'un son puissant mais pas agressif. La voie tracée par labatterie et la contrebasse permet aux solistes de s'exprimer très librement. / chg

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