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Le Nouvel Ensemble contemporain fête ses 25 ans à huis clos

Le Chaux-de-Fonnier Louis Jucker a composé «The Suitcase Suit» pour célébrer les 25 ans du NEC. Coronavirus oblige, les festivités se sont déroulées dans un Temple allemand vidé de son public, mais nous avons pu nous y rendre pour un concert… étrange.

16 mars 2020, 13:00
"The Suitcase Suit", une composition du Chaux-de-Fonnier Louis Jucker.


Le Nouvel Ensemble contemporain (NEC) fêtait ses 25 ans ce week-end. Ou plutôt, le NEC aurait dû célébrer ses 25 ans. Il avait prévu pour cela un week-end musical et artistique divers et curieux. Un week-end à son image, plein de découvertes, de partages et de festivités.

Au vu des circonstances, cet anniversaire a dû être annulé. Le concert d’ouverture de vendredi 13 mars a toutefois été donné à huis clos au Temple Allemand. J’ai eu l’immense privilège de faire partie de ce huis clos.

Imaginez quelques vieilles valises et malles de brocantes, diverses tailles et matières, posées sur de simples tables à tréteaux. Deux instruments improbables et bricolés: une guitare et une basse. Le décor est posé pour «The Suitcase Suite», dernières compositions du Chaux-de-Fonnier Louis Jucker interprétées par cinq musiciens du NEC et le compositeur lui-même.

Résultat très expérimental

L’on découvre peu à peu l’univers de chacune de ces malles. Haut-parleurs servants d’instrument de percussion, machines à écrire amplifiées donnant rythmes et couleurs, divers éléments électroacoustiques triturant les sons, les amplifiant, les répétant: le résultat, très expérimental, nous emmène en terres inconnues.

On se rattache ici ou là à du rock planant suggérant Pink Floyd, à de la musique concrète. Les ambiances sonores sont diverses. Tantôt chaudes et douces lorsque Louis chante et est accompagné des deux instruments à cordes, tantôt très angoissantes lorsque les instruments électroacoustiques sifflent et distordent les sons de la clarinette ou qu’un vieux transistor diffuse de la friture à plein volume.

Mise en scène pénétrante

N’imaginez pas six musiciens jouant sagement de leurs valises. Sur chacune des malles, une petite caméra permet la projection des valises magiciennes et de leurs instrumentistes non moins magiciens. Etrange mise en scène, pénétrante, lente, et quelque peu anxiogène.

Au sortir du concert, les musiciens, ravis de l’expérience, se réjouissent de pouvoir enregistrer ce spectacle et de le faire tourner. Profondément touchée par cette soirée très particulière, je suis impatiente de retrouver le NEC et les organisateurs de l’ABC. Espérons que leur anniversaire puisse être célébré.

Saskia Guye
 

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