En passant devant le site des Moulins souterrains, au Locle, on se croirait presque dans un film de Chaplin. Sur l’une des façades, on découvre des ouvriers qui semblent fuir les rouages à engrenages d’une machine. C’est la dernière en date d’une série de créations que l’on doit, cet été, à l’art urbain et à la Luxor Factory. L’endroit s’y prête, près d’usines, et surtout du défilé routier quotidien des travailleurs…
La résidence-atelier d’artistes locloise a fait appel à Levalet, de son vrai nom Charles Leval, connu pour ses dessins et collages éphémères qui égayent les rues de Paris par le comique et l’absurde. Depuis plus de trois ans, le jeune trentenaire, marié et père de deux petites filles, a pu laisser tomber l’enseignement des arts plastiques pour vivre de son art.
Des murs trop propres
Habitué au papier kraft et à l’encre de Chine, aux petits formats montés à la hâte et en toute illégalité dans les rues de la capitale française, Levalet a été cette fois-ci mandaté pour une œuvre pérenne – et légale! –, destinée à durer dans ce musée à ciel ouvert de l’art urbain qui se développe dans la Mère-Commune.
L’œuvre est donc peinte sur bois. «Il m’a fallu une dizaine de jours pour la peindre et la découper à l’atelier, puis deux jours pour la fixer sur place», explique l’artiste. «J’ai découvert votre région, je l’adore. Même si en Suisse, les murs sont peut-être un peu propres, je les aime plus ‘crados’, comme en Italie ou en Espagne», livre Levalet, réputé pour jouer avec les particularités des façades qu’il embellit.
Levalet parle de son travail au Louvre, à Paris: