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Le Locle, un cas à part

Pour le chef de la police de sûreté Olivier Guéniat, la grande majorité des cabarets du canton de Neuchâtel fonctionnent de manière saine. Avec la nouvelle loi, le contrôle des «artistes» sera amélioré «Dans les milieux noctambules loclois, c'était connu», confie un habitant de la Mère-Commune à propos de l'affaire dévoilée mardi (notre édition d'hier). La prostitution, oui! L'exploitation, non! Les filles, semble-t-il, étaient logées dans les chambres situées au-dessus du bar Le Manhattan, qui avait rouvert ses portes le printemps dernier.

17 août 2006, 12:00

Les prostituées auraient vécu dans un cadre le plus souvent insalubre. Elles n'auraient reçu que peu ou pas d'argent. «Intolérable», juge Olivier Guéniat, le chef de la police de sûreté neuchâteloise à propos de l'affaire locloise. Il ne met toutefois pas tous les tenanciers de cabaret dans le même panier. Bénéficiant d'un permis de travail en raison de leur métier d'«artistes», les filles de cabaret - entre 80 et 100 dans le canton - n'ont pas le droit de se prostituer. «Dans les établissements qui fonctionnent bien, les patrons ne sont pas tentés d'en faire plus. C'est tout le contraire pour ceux qui ne tournent pas.» Certains en viennent à encourager la prostitution et jouent les maquereaux pour améliorer le chiffre d'affaires.

«La grande majorité des endroits fonctionnent de manière assez saine», ajoute Olivier Guéniat. Selon lui, la nouvelle loi cantonale est une «aubaine». Les tenanciers seront obligés de déclarer les personnes qui exercent la prostitution dans leurs locaux. Le contrôle sera facilité et les établissements à la limite de la loi seront mis sous pression. Et les fréquents tournus d'«artistes» dans les cabarets? «Leurs impresarios leur font souvent changer de lieu. Elles pourraient se marier.»

Les cabarets ont pignon sur rue. Les salons, eux, sont plus discrets, même si les annonces sur internet ou dans les journaux fleurissent. «En gros, les contrôles effectués par les polices cantonale et locales, ainsi que par l'Office de surveillance, avant l'entrée en vigueur de la loi, ont recensé une soixantaine de salons et de 100 à 120 prostituées, en large majorité étrangères», dit Olivier Schmid, responsable de l'Office de surveillance, compétent en la matière. Les salons se répartissent pour la plupart entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds. «Pas tellement au Locle et de façon marginale dans les autres districts. Il y en a un au Landeron, un à Couvet et un à Boudry», dit Olivier Schmid.

Des indépendantes

Depuis le 1er juillet, les prostituées et les bailleurs ou propriétaires des locaux ont trois mois pour s'annoncer à l'Office de surveillance. «Les filles sont quasiment toutes indépendantes. L'objectif de la loi est de pouvoir désigner un responsable. Avant, beaucoup de femmes étaient en séjour irrégulier. Aujourd'hui, la loi nous permet de faire fermer un salon si c'est le cas», explique Olivier Schmid.

«En rendant responsable le bailleur ou le propriétaire, on contrôle mieux», renchérit Olivier Guéniat. En outre, «pour les salons, le passeport suisse, le permis B ou C sont nécessaires. Les touristes sont éliminées». Certaines femmes utilisent toutefois des astuces en se servant du permis de travail d'une autre. La législation permettra aussi d'éviter que la prostitution ne prenne pied dans les hôtels et les bars à champagne. Les tenanciers doivent le signaler. /DAD

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