Principale embûche: les critères de sélection fixés par Swiss Olympic, où ne siège pas le baron de Coubertin. Participer ne suffit plus. Pour l'organe faîtier du sport suisse, l'essentiel est d'avoir une chance de ramener une médaille ou un diplôme au pays. Swiss Olympic n'a aucune pitié pour les viennent-ensuite. Pourtant, ne sont-ce pas eux, quelque part, qui fixent la valeur réelle de la performance des premiers? (à méditer...)
Le message a le mérite de la clarté. Chacun sait ce qui l'attend, quels résultats il devra exhiber devant le juge comme preuve de son potentiel, de sa volonté et de sa forme du jour. Mais on peut aussi le voir comme un syndrome de myopie, de vision à court terme. Priver les jeunes pousses pas tout à fait mûres des Jeux, c'est les priver de rêve, leur projeter la vie en rose sur un écran noir-blanc, planter un plant d'aubergine en faisant la dangereuse économie d'un arrosoir. Dieu sait à quel point elles ont besoin d'eau, ces petites choses-là...
Pour les heureux élus, en revanche, pas de doute: aucun d'eux n'est venu s'asseoir en première classe avec un billet de seconde. Leur place, ils ne la doivent qu'à leur talent et à leur immense aptitude à supporter la pression. Swiss Olympic n'envisage pas son processus de qualification autrement que comme une mise à l'épreuve. Il faut être fort, le démontrer, et le rester.
Au royaume des méritants, les snowboarders suisses sont rois. C'est la seule discipline où il y avait plus de «sélectionnables» que de places disponibles. Les critères sont élevés et la concurrence interne affûtée. La présence à Turin de Gilles Jaquet, Olivia Nobs et Mellie Francon n'en est que plus méritoire.
Comment dit-on cocorico en chaux-de-fonnier? / PTu