Le FC La Chaux-de-Fonds et le FC Colombier se sont souvent rencontrés à la fin des années 1990 et au début du millénaire, lorsque les deux équipes évoluaient toutes deux en première ligue. Une autre époque. Les équipes régionales en trustaient régulièrement les premières places.
Lors de la saison 2001-2002 par exemple, Colombier était sacré champion du groupe 1 de première ligue, le FCC avait, quant à lui, terminé septième. L'année suivante, les «jaune et bleu» étaient promus en LNB tandis que les Colombinois vivaient leur dernière saison paisible avant de connaître la relégation un an plus tard. Qui s'en souvient?
Tant de derbies, tant d'histoires, tant de souvenirs ravivés dans la mémoire de ceux qui ont vécu cette période faste, samedi, à la Charrière lors du match entre les deux FCC (Chaux-de-Fonds et Colombier). «Lorsqu'on revient dans ce stade mythique où il s'est passé tant de grands moments pour les deux équipes, c'est sûr que cela rebrasse le passé. Enfin, seulement pour les vieux comitards que nous sommes», reconnaît Elio Calani, président actuel de Colombier et ancien responsable sponsoring. «Les jeunes joueurs, eux, n'ont pas connu cette époque si bien que l'antagonisme sportif qui existait entre les clubs cantonaux, a pratiquement disparu. Les souvenirs, comme l'histoire, s'estompent vite.»
Même si la rivalité n'était pas aussi forte qu'entre Serrières et Colombier dans le bas du canton ou La Chaux-de-Fonds et Le Locle dans les Montagnes neuchâteloises, ces affrontements demeuraient un temps fort du championnat. «Il serait exagéré de parler de véritable derby, mais il faut avouer que c'était des rencontres toujours assez spéciales car les deux formations étaient souvent proches l'une de l'autre», explique Raffaele Lieta, le président du FCC. Pour preuve: Colombinois et Chaux-de-Fonniers avaient terminé à égalité de points durant la saison 1999-2000.
À la recherche de leur glorieux passé, Colombier (2e avec six points de retard sur Etoile Sporting) et La Chaux-de-Fonds (7e à dix points) espèrent retrouver une catégorie de jeu supérieure propre à leur ambition dans un avenir proche.
Samedi, les deux formations n'ont pu se départager. Comme le 27 septembre 2002 - l'un des rares matches nuls entre les deux clubs -, elles se sont quittées sur le score de un partout. «Ce sont deux points de perdus pour nous et pour nos adversaires également», déplore l'Italien de la Charrière. «Vu comme vont les choses, nous devrons encore attendre un peu», résume-t-il, en bon philosophe. «J'espère que ces deux points égarés ne se révéleront pas déterminants à la fin de la saison», conclut, songeur, Elio Calani.
En se neutralisant, les deux «machines» du championnat ont sans doute laissé passer leur dernière chance de promotion. Pour cette année du moins.