«J'ai participé au Tour de Suisse en 2006 et je me souvenais parfaitement de cette étape» livrait le vainqueur du jour. «J'ai donc attaqué dans la même petite montée que Vicioso et ça a marché. Le but pour moi était de rester tranquille jusqu'au bout pour tenter ma chance au bon moment.» Bien joué!
«C'est ma première grande victoire professionnelle et c'est un rêve qui se réalise» ajoutait Markus Fothen (25 ans) qui remporta aussi le GP de la Forêt-Noire en 2005. On lui souhaite de tourner moins mal qu'Angel Vicioso, impliqué dans l'affaire Puerto. Enfin, l'Espagnol a tout de même retrouvé du travail depuis. Mais on s'égare?
Malheureux l'an passé à Saint-Imier, Steve Zampieri (22e) fut plus présent cette fois. Et actif surtout. Il tenta sa chance au sommet de la Tourne. «J'ai essayé de partir avec un groupe en profitant d'un relâchement de l'équipe Astana» expliquait le Neuchâtelois. «J'ai encore tenté plusieurs fois de m'extirper dans la vallée de La Sagne, mais avec le vent de face c'était difficile. Il n'y avait pas de bons de sortie et peu de solutions. De toute façon, je ne regrette rien. J'avais de bonnes jambes et j'ai tenté d'en profiter. Je vais ressayer ces prochains jours. Je ne suis pas dégoûté. J'ai déjà pris des claques pires que celle-là.»
Autre régional en vue, Roger Beuchat a terminé 11e avec le groupe de tête. «J'ai lancé mon sprint au mauvais moment» regrettait le Jurassien. «Ce fut néanmoins une belle étape et je suis content d'avoir été présent à l'arrivée.» Il n'est pas interdit de penser que «Beubeu» refera parler de lui ces prochains jours.
Autre agréable surprise, la tentative de Christophe Moreau (47e) dans le final et son joli sprint sur le Pod. «J'avais envie de me tester et d'honorer la présence de mon épouse qui s'est déplacée avec ma petite fille Margaux» confiait-il, transi de froid et ému.
Autres grands hommes de la journée, les deux fuyards Laurent Brochard et Eros Capecchi ont résisté à la meute jusqu'aux Coeudres (15 km de l'arrivée). Le vétéran français (39 ans) a fait de nouveau preuve d'une volonté étonnante. «Je lui tire mon chapeau» soulignait Steve Zampieri. «Je ne pense qu'à son âge je pourrai faire preuve d'autant de grinta.» Il n'empêche, le Neuchâtelois s'est rassuré sur sa condition. «Ça roulait vite et je suis content d'être arrivé avec les meilleurs» concluait-il. / JCE