Alors qu'il faisait une température idéale pour laisser un coureur dehors il y a une semaine au Landeron, la météo - les températures n'étaient pas très élevées - avait décidé, hier à Couvet, pour la deuxième étape du BCN Tour, de faire un peu la loi. Certes, la pluie a eu le bon goût de ne pas perturber le déroulement de l'étape proprement dit, mais durant la journée, elle a quand même eu le temps de laisser quelques traces. «La montée était un peu glissante», expliquait Jean-Michel Aubry, «mais sinon, notamment dans la forêt, ça allait.»
Un Jean-Michel Aubry qui avait préparé l'étape de manière particulière. «Soit je visais la prime intermédiaire, soit j'assurais ma deuxième place au classement général. En même temps, Ermias Mehreteab avait un compatriote qui essayait de mener le train. Je suis content d'avoir pu distancer tous mes concurrents de l'an dernier, même si je n'ai pu qu'assurer ma position au général.»
Du coup, le vainqueur de l'an dernier n'a pas pu suivre le rythme imposé par le vainqueur du jour et d'il y a une semaine. Ermias Mehreteab lui a mis 1'49'' dans la vue - et 2'18'' à Alexandre Rognon -, malgré une halte impromptue. «J'ai dû m'arrêter à cause du passage du train», expliquait l'Erythréen. «Cela m'a un peu gêné, car mes muscles se sont un peu refroidis. Mais bon, même sans le train, j'aurais pu, j'aurais dû réaliser un meilleur temps...»
«Je ne comprends pas qu'on ait décidé de nous faire passer par ce passage à niveau non gardé», pestait Jean-Michel Aubry. «D'autant plus qu'il me semble qu'il y avait un passage sous-voie pas très loin (réd: de leur côté, les organisateurs se réjouissaient que tout le monde ait respecté les consignes de sécurité, louant même la sportivité d'Ermias Mehreteab, qui n'a pas protesté). Mais bon, c'est juste mon petit coup de gueule. Il faut être réaliste par rapport à la première place. C'est comme si j'étais dans la peau du Xamaxien qui joue face à un gars de Manchester United!»
Le dauphin d'Ermias Mehreteab voyait même un signe plus que positif à la présence de l'Erythréen. «Sa présence peut aussi être une locomotive pour tous les requérants d'asile du canton. C'est une course pour eux!»
Chez les femmes, la donne n'a, sans surprise, pas changé. Faisant le désespoir de tous les bookmakers, Laurence Yerly a fait la loi. Une fois pour toutes, elle ne partage pas! Pourtant, elle ne semblait pas trop satisfaite de sa course. «J'ai tellement souffert, ce n'était pas mon soir.» Cela ne l'a pas empêchée de «larguer» la deuxième, Christiane Bouquet, à 2'27''.
«J'ai trouvé le parcours très dur», soufflait-elle encore sitôt la ligne d'arrivée franchie. «Là où c'était le plus dur? Tout du long!»
Que dira-t-elle la semaine prochaine, aux Ponts-de-Martel? /FTR