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Le journaliste Olivier Kohler récompensé par le prix Bouvier

Journaliste à la rubrique internationale de la Télévision suisse romande, Olivier Kohler vient d'obtenir le prix Nicolas Bouvier, destiné à récompenser les meilleures contributions journalistiques, pour une série de reportages sur «Les oubliés d'Irak». Rencontre. Les Chaux-de-Fonniers savent que l'on peut croiser Olivier Kohler un lundi sur l'Avenue Léopold-Robert et le retrouver le jour suivant dans la lucarne du petit écran, en direct du Moyen-Orient ou de l'Europe de l'Est.

08 déc. 2007, 12:00

Après avoir fait ses armes à L'Impartial, l'enfant de La Chaux-de-Fonds rejoint la rubrique internationale de la Télévision suisse romande, où, depuis huit ans, il parcourt les points chauds de la planète, avec une prédilection pour les Balkans.

Reporter passionné, le journaliste vient d'être distingué par le prix Nicolas Bouvier, écrivain suisse emblématique pour la qualité de son ouverture et de son attention au monde. Ce prix, destiné à récompenser les meilleures contributions journalistiques sur les Nations Unies, les droits de l'homme, l'humanitaire, les réfugiés, les migrations, la santé, le travail et le commerce international, vient couronner une série de reportages sur les réfugiés irakiens, diffusés dans le cadre de l'édition principale du téléjournal de la Télévision suisse romande (TSR).

«On ne peut plus aller faire notre travail en Irak. La TSR l'interdit au vu des risques d'enlèvement», confie-t-il. Début 2007, le journaliste décidait donc de donner un écho médiatique à l'exode tragique des Irakiens, menacés dans leur pays, en plein chaos, livré aux violences intercommunautaires et à la terreur des milices religieuses. «La mosaïque interconfessionnelle, plutôt harmonieuse du temps de Saddam, a explosé. Depuis, c'est le tout religieux qui s'est emparé de l'Irak», raconte Olivier Kohler, citant une déléguée du CICR: «A Bagdad, on exécute les blessés jusque dans le bloc opératoire.»

Depuis le début de l'occupation américaine, quatre millions de personnes - sur une population de 24 millions de personnes - ont fui l'Irak. «Un exode comme le monde n'en a pas connu depuis 50 ans.» Si, en Syrie, l'accueil est systématique, au nom de la solidarité arabe, d'autres pays rechignent à ouvrir leurs portes. Malgré une convocation en urgence, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés n'a pas été entendu à Berne. Le Conseil fédéral a, par trois voix contre deux, refusé d'augmenter son quota et a décidé de se tenir aux 5000 réfugiés qui vivent déjà en Suisse. Entre les hermétiques USA de Bush et la France de Sarkozy, seule la Suède - et ses neuf millions d'habitants - fait figure d'exception. Nonante mille réfugiés y ont été accueillis depuis 2003...

De Jordanie en Syrie, en passant par Couvet, dans le canton de Neuchâtel, Olivier Kohler est allé à la rencontre de ces vies brisées, recueillant des témoignages éprouvants, renforçant encore le sentiment de malaise face à l'échec absolu de cette guerre illégale. / SYB

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