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Le choix du fumeur de joints

Atout juste 20 ans, Fabio* est pourtant un habitué du tribunal. Une fois, deux fois... six fois, sa consommation de marijuana l'a conduit devant le juge. «Mais j'ai beaucoup diminué», a-t-il assuré jeudi à la présidente du Tribunal de police, Valentine Schaffter.

10 juin 2006, 12:00

En 1999, le jeune homme carburait au rythme d'une quinzaine de joints par jour. Une consommation «effarante», s'est étonnée la juge. «Dès que je me levais, j'en fumais un, deux puis trois... sans arrêt jusqu'au soir», a-t-il expliqué, en confiant que la marijuana le calmait beaucoup et lui faisait oublier ses problèmes familiaux. Depuis, le jeune homme avoue une consommation de cinq grammes par quinzaine, soit «un joint tous les deux jours.» En instance de divorce, ses parents ne peuvent lui apporter beaucoup de soutien. Enfant, son père le frappait. Quant à sa mère, elle est au bénéfice des services sociaux. Fabio l'étant aussi, il ne peut plus vivre avec elle. «Sinon, ils vont baisser ses prestations. Elle gagnera moins. Alors je vis chez ma tante...», a-t-il expliqué.

Prison ou drogue légale?

Sans emploi actuellement, Fabio a cumulé les petits boulots depuis qu'il a cessé l'école, en 9e année. «Dernièrement j'ai dû faire une peine d'intérêt général. J'ai travaillé dans un stade, je balayais, je conduisais la tondeuse. J'aimais bien...»

En tondant l'herbe plutôt que la fumer, Fabio a fait certes pencher la balance de la justice en sa faveur. «Mais ce n'est pas en balayant un stade, même si c'est utile, que cela va changer le problème», a relevé son avocat. Plutôt que de cumuler les petites peines d'intérêt général, mieux vaudrait un suivi médical», a-t-il proposé, soit «des drogues légales.»

«Ça pourrait aller», a consenti le jeune homme, condamné à 20 jours de prison ferme. Le tribunal a suspendu sa peine au profit d'un traitement au centre psychosocial. Si celui-ci devait être interrompu, la peine sera exécutée. Les frais de la cause, 330 francs, ont été laissés à la charge du prévenu. / syb

* prénom fictif

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