Sa tronche elle-même raconte une histoire. Quand il se met à chanter, Seasick Steve nous emmène directement en voyage dans son Amérique natale. Jeudi, c’est sur la grande scène du Rock Altitude festival, au Locle, qu’il jouera et chantera son blues-rock «organique et brut», selon les mots de Fabien Zennaro, président de la manifestation.
Né en 1941, Steve Gene Wold, de son vrai nom, a pas mal bourlingué. Le musicien s’est sauvé de chez lui à l’âge de treize ans pour échapper à la violence de son beau-père. Son père, pianiste de boogie-woogie, lui a transmis l’amour de la musique. C’est grâce à elle que le vagabond finit par s’en sortir, en jouant dans la rue.
Look de paysan texan
A plus de septante ans, après avoir survécu à une attaque cardiaque, il enregistre son premier album. Pour enchaîner les succès. Ses morceaux sont tantôt beaux à vous tirer les larmes, tantôt joyeux à vous donner envie de danser. Cette voix sait transmettre d’intenses émotions. Le tout magnifié par son look de vieux fermier des campagnes texanes, avec l’option longue barbe grise et regard bleu perçant.
Pour ne rien gâcher, il traîne des guitares qui semblent avoir vécu autant que lui. Le plus dingue, c’est qu’il fabrique lui-même la plupart de ses grattes à partir d’éléments de récup’, comme ce vieux bidon d’essence à une corde qui sonne étrangement bien.
Pourquoi le regarder sur YouTube ne suffit pas? Selon Fabien Zennaro, «le bonhomme a un immense charisme. Ils ne sont que deux sur scène, lui et son batteur, mais ils déconnent bien.» En résumé: «Au niveau du blues actuel, c’est un des trucs les plus chouettes qui se font!»