La fin d'un gros trafic de stupéfiants

08 mai 2007, 12:00

«On ne peut pas dire que ce trafic a été anodin, il a arrosé toutes les Montagnes neuchâteloises», s'exclamait Alain Ribaux, président du tribunal devant lequel comparaissaient Philippe, Mélanie et Jean-Pierre (prénoms fictifs), tous trois prévenus, entre autres, d'infractions graves à la loi fédérale sur les stupéfiants.

Philippe et Mélanie vivent en couple; il revend de l'héroïne, elle l'aide à confectionner les paquets et effectue quelques transactions. De grandes quantités de drogue passent par les mains de Philippe - près de 15 fois le cas grave (12 g) -, mais le tribunal retiendra que le prévenu «n'a pas cherché à s'enrichir, mais à financer sa propre consommation». De sevrages en rechutes, ce jeune cuisinier de 25 ans a replongé lorsqu'il a perdu son travail en 2005. Sevré en prison, il affirme vouloir «trouver du travail, réintégrer la société et se remettre en santé». Et surtout, revoir son fils dont il vit séparé. Le président attire l'attention sur le comportement exemplaire du jeune homme lors de l'instruction, «mentionné dans le rapport de police, ce qui est assez rare pour être souligné». Philippe écopera d'une peine de 26 mois de prison sans sursis, moins 256 jours de préventive.

C'est au cours d'un séjour dans une troupe de danse en Angleterre que Mélanie se met à la coke, «pour pouvoir supporter la pression». Lorsqu'elle prend conscience de sa dépendance, elle rentre en Suisse pour se soigner et c'est là qu'elle rencontre un homme qui la fera sombrer. Une histoire qu'elle répétera. Durant sa relation avec Philippe, elle dit avoir consommé «énormément», trop pour prendre part au trafic de son ami. Le Ministère public n'est pas de cet avis: «Transporter de la drogue, ce n'est pas de la complicité, c'est l'infraction réalisée». Le tribunal s'est prononcé pour une peine de douze mois ferme, moins les 256 jours de préventive, «vous pourrez dès aujourd'hui faire votre demande de liberté conditionnelle», tempère Alain Ribaux.

Quant au troisième larron, Jean-Pierre, c'est «un vieux de la vieille de la toxicomanie chaux-de-fonnière», selon le président. Il comparaît pour avoir acheté de la drogue à Philippe et pour l'avoir aussi accompagné à plusieurs reprises dans ses ravitaillements. On lui reproche le cambriolage d'un magasin de vêtements. Une prévention de brigandage ne sera finalement pas retenue contre lui. Au total, il sera condamné à 20 mois de prison ferme, moins 163 jours de préventive. «Il n'y a pas de sursis possible après dix condamnations.» Tous les trois sont sortis du tribunal menottes aux poignets. /sab