Victoria Abril, le chant du bonheur contagieux

L'actrice espagnole Victoria Abril donnait hier soir un concert au Corbak Festival de La Chaux-du-Milieu devant une salle comble et heureuse. Quelques heures avant de monter en scène, elle expliquait, en toute simplicité, pourquoi chanter est un acte thérapeutique. Voir nos vidéos - Ouverture du Corbak - Victoria Abril - Les 3 Suisses Elle a découvert La Chaux-du-Milieu à 16 heures hier, débarquant de Madrid. «Il y a un peu de pollen dans l'air, mais dès que je chante, j'oublie tout», sourit Victoria Abril. Dans la capitale espagnole, elle enregistre un nouvel album à sortir cet automne, un opus qui se nommera «Oh la la». Des chansons d'amour françaises avec de l'acoustique andalouse. «Je vis en France depuis les années 1980, ce sont des chansons de cette époque, transposées avec le rythme, le tempo du sud de l'Espagne.»

25 mai 2007, 12:00

«Ce disque sera le fruit de mes deux cultures, de mon hybridation. J'ai travaillé avec quatre guitaristes extraordinaires. Ils sont issus d'une dynastie de quatre générations de musiciens gitans. Le rythme, la mélodie, c'est incroyable, une seule prise de guitare et tu peux chanter. Le résultat sera un très bel enfant. Avec deux chanteurs, «cantautores» magnifiques: l'un est comme un fruit frais, l'autre comme un olivier vieux de 400 ans.» Laissons-la poursuivre.

«Les artistes de la guitare ne savent pas lire, mais c'est connu: ce n'est pas dans les bouquins que l'on apprend à jouer.» En studio depuis trois semaines, Victoria Abril «flotte», comme elle dit. Avec l'album précédent et ses quatre musiciens cubains, elle tourne depuis deux ans. Avec des concerts remarqués à Neuchâtel ou Genève. Plus de 150 dates dans l'Europe entière. «Le public a adoré, je crois que c'est comme un massage thaïlandais. Deux ans de tournée qui ne sont que du bonheur.»

Hier soir au Corbak, le public a vécu l'un des derniers récitals de la série bossa-nova. «Ce répertoire reprenait la musique que j'écoutais dans l'enfance», souffle Victoria Abril. Antonio Carlos Jobim en premier lieu.

«Quand je chante, c'est le bonheur intégral. Si je me sens fatiguée avant de monter en scène, ça disparaît aussitôt après. Au contraire, il me faut quatre heures pour me calmer...»

Des projets, elle en a aussi sur pellicule. «Je tourne cet été avec Florence Quentin, un premier film pour elle. Tiens, c'est drôle, depuis 1995, je ne travaille qu'avec des femmes, Josiane Balasko, Charlotte de Turckheim...»

«Mais sur scène, quand je chante, il n'y a pas d'intermédiaire, le contact avec le public est direct et j'aime ça. Le bonheur est contagieux. Même si je chante deux cents fois, je serai deux cents fois heureuse. C'est comme une dynamo que je recharge. Une fois par semaine, c'est génial, je suis heureuse pour sept jours, c'est thérapeutique.» / JLW

Victoria Abril Corbak Festival - jeudi Victoria Abril - L'Express et L'Impartial
Corbak Festival - jeudi Victoria Abril - L'Express et L'Impartial