«J'espère sincèrement que ces banques, les banques cantonales vaudoise et neuchâteloise, accepteront le concordat, indique le commissaire au sursis, Daniel Burkhalter. Car s'il est vrai qu'elles ont perdu des sommes importantes dans l'opération, elles n'ont aucun intérêt économique à ce que les sociétés soient déclarées en faillite: les banques ne sont pas considérées comme créanciers privilégiés. Elles ne récupéreraient rien du tout.»
Par contre, dans le cadre du concordat, elles récupéreraient 15% de leur mise (quelques centaines de milliers de francs). D'où une certaine incompréhension du commissaire au sursis, qui attend une réponse d'ici mi-février. D'autant que les trois sociétés, qui ont toujours poursuivi leur activité depuis l'octroi du sursis, devraient atteindre l'équilibre financier ce mois encore. Avec des activités étroitement imbriquées et les mêmes propriétaires, Horatec, Comtec et Clartec sont actives dans la sous-traitance horlogère, et notamment la fabrication d'aiguilles, les étampes et la pose de matière luminescente. Et si, par exemple, la BCV refusait le concordat, elle bloquerait la reprise de la principale de ces sociétés, Horatec, puisqu'elle détient plus du tiers du passif de cette société.
L'homme qui s'est engagé pour leur reprise n'est pas un inconnu, puisqu'il s'agit de l'homme d'affaires Pierre-Alain Blum. «J'ai beaucoup investi pour permettre à ces sociétés de survivre, nous a-t-il expliqué hier au téléphone. Et d'autres investissements importants sont prévus. Il est donc important que la principale banque créancière se positionne rapidement. La situation dure depuis trop longtemps.»
L'ancien propriétaire d'Ebel a décidé d'intervenir surtout «parce que j'ai le sentiment que le tissu industriel du Haut s'effiloche, et qu'il n'y a plus de patrons qui s'engagent vraiment.» Et de rappeler, encore une fois, que «le produit fini ne m'intéresse plus». Pas question, donc, de reprendre ou de relancer une marque. «Mais si je peux aider des sociétés chaux-de-fonnières, je le ferai, histoire de sauvegarder des places de travail qui risqueraient d'être délocalisées en Extrême-Orient.»
Pierre-Alain Blum a ainsi repris en 2005 la présidence de deux autres sociétés, «qui se portent parfaitement bien», les sociétés Sored et Zappella & Bressan, toujours à La Chaux-de-Fonds, actives dans la sous-traitance industrielle, et notamment la fabrication de ressorts. /FRK