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Valence prête pour la fête

A quelques poignées d'heures du début de l'America's Cup, Valence est triste. Le soleil éclatant habituel des bords de la Méditerranée peine à chasser les nuages. Il a plu ces derniers jours. Pas des seilles, juste assez pour arroser la ville d'une averse de temps en temps. «L'hiver est arrivé tardivement cette année et il peine à laisser place au printemps», indique Arturo, un agent chargé de la sécurité à l'entrée du port. Le thermomètre affiche tout de même 15 degrés... Et puis, sur le littoral espagnol, les averses sont appréciées à cette époque de l'année. Elles sont censées éviter les pénuries d'eau potable durant l'été, dans le sud du pays surtout. Mais les restrictions menacent aussi un peu plus à l'est. Cette année, les barrages sont encore quasi à sec: ils affichent 20% seulement de leur capacité. A Madrid, le gouvernement multiplie les projets de fabriques pour la désalinisation de l'eau de mer.

15 avr. 2007, 12:00

La mer précisément est bien calme ces jours. Dans l'attente du début des compétitions nautiques, et de la grande parade de ce soir, les marins sont davantage en salle de théorie que sur les deux plans d'eau qui accueilleront, dès lundi, les onze participants aux éliminatoires de la Coupe Louis-Vuitton (le vainqueur défiera Alinghi, à partir du 23 juin). Alors, l'attention des visiteurs est principalement captée par les événements annexes. Team New Zeeland a fait venir une embarcation et un équipage maori. Les indigènes néo-zélandais - au physique imposant - rament et chantent en même temps; sur terre, ils préparent un Haka - danse guerrière - qui ne laissera pas insensible les rivaux des Néo-Zélandais.

L'inauguration du lounge bar situé sur le toit de la base de China Team a été un autre événement. VIP et compétiteurs s'y sont rencontrés pour un brin de détente. Mais tous ne sont pas venus: on n'a pas vu la trace d'un survêtement d'Alinghi. Les gens de Mascalzone Latino, Team Germany ou New Zeeland n'ont par contre pas boudé la soirée ni lésiné sur la bière. Et les Chinois dans tout cela? Pratiquement invisibles! «On les met au lit à 9h du soir. Ils ne sont pas habitués», plaisante un marin français aux couleurs du team chinois. Car la langue de Molière est d'usage dans cette équipe qui ne compte qu'une douzaine de représentants de l'Empire du Milieu sur un (petit) effectif d'environ 60 personnes. Le défi des Dragons est là pour faire ses armes, sans autre prétention que de participer. «Il est bientôt minuit et l'équipe de terre est encore là à bosser sur le bateau. Ils forcent le respect, car ils savent qu'ils arriveront derniers», lance un observateur. La remarque ne fera peut-être pas plaisir au sponsor Tag Heuer. Mais l'horloger suisse bénéficiera quoi qu'il en soit des énormes retombées médiatiques attendues en Chine. «C'est certain qu'avec notre petit budget (réd: une quinzaine de millions d'euros), la dernière place nous semble promise», relève Rémi Villard. Le porte-parole du syndicat chinois rappelle cependant que l'équipe est née voici deux ans à peine, d'une association entre Le Défi (un ancien challenger français) et la Fédération chinoise de voile. «Nous apportons le bateau, le savoir-faire et nos compétences pour former, à terme, une vraie équipe chinoise.» Cela prendra du temps, mais l'horloger de La Chaux-de-Fonds soutient cette façon de faire. «Tag Heuer vient de remonter son investissement - presque trois millions d'euros au total. Son nom apparaît sur la baume et, maintenant, sur la coque également», précise le natif de Besançon. Pour qui le sponsor préfère «que nous soyons derniers mais heureux d'être là et contents de naviguer. Ainsi, nous peaufinons notre capital sympathie envers le public.»

Il est vrai qu'en termes d'image, les Chinois font aussi bien que les Sud-Africains, autre équipe qui découvre l'America's Cup. /STE

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