Une blonde peut en cacher une autre

09 nov. 2007, 12:00

On le sait depuis «Dumb and Dumber», les frères Bobby et Peter Farrelly sont loin d'être des parangons de délicatesse. Dernier opus en date de ces garçons mal élevés, «Les femmes de ses rêves» ne dérogent certes pas à la règle. Amateurs de comédie romantique, passez votre chemin, ce remake de «The Heartbreak Kid» (1972) met joyeusement, et vulgairement, en charpie toute velléité d'union entre deux êtres qui se croient faits l'un pour l'autre.

Toujours célibataire à 40 ans, Eddie (Ben Stiller) fait le désespoir de son vieux père lubrique et de son meilleur pote, une carpette conjugale qui lui vante les bienfaits du mariage. Quand il rencontre Lila, un délicieux canon blond (Malin Akerman), Eddie ne saurait résister plus longtemps à la pression des conventions sociales: il se marie. Efficacement elliptique (hélas, le film s'étire ensuite), cette idylle commence à se détériorer au même rythme, qui renforce l'effet comique. La route qui mène le couple au Mexique est parsemée de désillusions: au lit, la belle est une furie, à table, cette ex-sniffeuse de coke régurgite ses boissons par le nez. Elle chante à tue-tête, elle ronfle, elle pète. Dans un décor de dépliant touristique (les Farrelly en montrent l'envers en quelques scènes d'immigration hilarantes), la lune de miel vire au cauchemar. Que les deux frangins passent ainsi la blonde créature, objet de fantasme, à la moulinette de leur humour scato-sado-maso s'avère assez jouissif. Et dans la droite ligne du politiquement incorrect «L'amour extralarge», qui s'employait déjà à égratigner la dictature de l'apparence. Eddie, lui, se mord d'autant plus les doigts qu'il rencontre LA femme de sa vie, la brune Miranda (Michelle Monaghan).

Moralité: mieux vaut réfléchir à deux fois avant de s'engager. Une sagesse que les Farrelly, fossoyeurs des convenances, s'emploient bien sûr à miner quelque peu... / dbo

Neuchâtel, Arcades; La Chaux-de-Fonds, Plaza; 1h56