Un site extraordinaire, avec vaches et oiseaux, où gambadaient encore, il y a peu, chèvres et moutons. «Aujourd'hui, je suis plus horloger que paysan», plaisante Vincent Bérard. Mais la verdure qui ceint l'entreprise fait partie intégrante de sa marque de fabrique, loin du climat aseptisé et climatisé des usines de production. «Maintenir ce site a fait partie de la décision de rachat par Timex, confirme Herbert Gautschi, directeur général de la marque. Le but est de développer le rêve et la philosophie de Vincent Bérard. Le fait qu'il désire continuer à s'impliquer dans la marque était fondamental. Utiliser l'environnement également. C'est un ensemble.»
Le premier modèle de la collection «Fuseau de l'infini», Luvorene I, sera présenté lors de la prochaine foire de Bâle. «Un premier événement qui lancera à la fois la marque et la première collection.» Le produit sera entièrement développé à La Chaux-de-Fonds, avec l'introduction d'une notion relativement nouvelle: la haute décoration. L'accent sera mis sur la formation. L'entreprise prévoit d'engager entre 20 et 30 employés ces prochaines années. «Ça restera une PME. Pour l'heure, nous sommes à La Rochelle... La Frégate va partir!», illustre Vincent Bérard.
En point de mire, le marché asiatique, les pays de l'Est ensuite, l'Europe de toute façon. «Le but étant de constituer en quelques années un réseau international.»
Le secteur «Premium Segment», très prisé par les collectionneurs, enregistre une forte demande aujourd'hui. «Le client devient plus exigeant et il est très bien informé. Il cherche quelque chose au-delà de la montre. Il faut aller plus loin que la vitrine du magasin. Le fait que l'histoire de Vincent Bérard ne soit pas qu'un plan marketing, mais une véritable histoire, a indéniablement eu beaucoup de poids dans la décision de Timex», constate Herbert Gautschi.
L'entreprise tient beaucoup à s'implanter dans la ville et à la représenter. «C'est un retour. On a beau vendre en Asie, l'image doit déjà être très bonne localement.»
Pour l'horloger-créateur, l'aventure s'inscrit dans la continuité. «On va faire à plusieurs ce que je faisais tout seul jusqu'ici: travailler, avec le sourire.» / SYB