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Un trio de légende

Le pianiste de jazz Monty Alexander monte sur scène à La Chaux-de-Fonds avec deux autres pointures, John Clayton et Jeff Hamilton. A ne pas manquer! Il y a trente ans, un soir de juillet 1976, le public du Festival de jazz de Montreux découvrait avec stupeur et ravissement le trio d'un pianiste alors relativement peu connu en Europe, Monty Alexander. Cette mémorable performance du pianiste et de ses complices John Clayton et Jeff Hamilton a été immortalisée sur un disque élevé depuis lors au rang de quasi-mythe, «Montreux Alexander, Live!». Grâce aux Murs du son et à l'Heure bleue, ce trio de légende sera demain soir sur la scène de L'Heure bleue, à La Chaux-de-Fonds.

05 déc. 2006, 12:00
Draguer les filles

Monty Alexander est né à Kingston, en Jamaïque, en 1944. A 4 ans, il pianote des airs de calypso sur l'instrument familial, et à 6, il prend ses premières leçons de piano. «Mais, avouait-t-il dans une interview, j'étais plus intéressé par le boogie-woogie et le rythm'n'blues que par la musique classique, au grand désespoir de ma professeur». Jeune adolescent, il fait l'école buissonnière pour assister aux sessions d'enregistrement des musiciens locaux, puis forme un groupe, Monty & the Cyclones, qui placera quelques morceaux dans les charts jamaïcains entre 1958 et 1960, «bien que le but initial était plutôt de draguer les filles».

A 17 ans, il part pour les Etats-Unis, et joue dans divers clubs où il commence à se faire un nom. Remarqué entre autres par Frank Sinatra, il côtoie Miles Davis, puis joue bientôt avec des musiciens tels que Milt Jackson, Ray Brown ou Dizzy Gillespie. Aujourd'hui, en quarante ans de carrière et une soixantaine de disques, il a développé un style personnel dans lequel on sent percer l'influence d'Oscar Peterson, mais aussi du blues, du gospel, et surtout du calypso et du reggae de son île natale. Il a d'ailleurs enregistré, en compagnie du guitariste Ernest Ranglin, plusieurs albums à tendance reggae, applaudis aussi bien par les fans de cette musique que par les jazzmen. Pour le pianiste, une grande complicité est indispensable pour jouer en trio: «Un trio peu être comparé à une puissante voiture roulant sur l'autoroute à une vitesse parfaite. Les musiciens sont comme le moteur et le châssis, capables de démarrer et de s'arrêter au quart de tour et de manoeuvrer avec douceur même sur terrain accidenté», peut-on lire dans la pochette de l'un de ses disques.

Un mot maintenant sur ses acolytes. Le contrebassiste John Clayton, s'il est un peu moins connu du public que Monty Alexander, est également un musicien de tout premier ordre. Capable de jouer de la musique classique comme du jazz, il est un arrangeur extrêmement recherché (il a même travaillé avec Whitney Houston). Avec le batteur Jeff Hamilton, également un musicien de studio fort recherché, il a collaboré à plusieurs disques de la chanteuse Diana Krall, et codirige un big band, le Clayton-Hamilton Jazz Orchestra. Bref, le concert de ce brelan d'as est un évènement à ne manquer sous aucun prétexte. / NHE

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