Un nouveau Russe adoubé par Hollywood

Basé sur la Jolie frimousse d'Angelina, un blockbuster estival un peu bébête dont le principal attrait est qu'il constitue le premier film hollywoodien d'un cinéaste russe d'origine kazakh. Se laissera voir un après-midi de pluie. Né en 1961 à Guryev, au fin fond du Kazakhstan, Timur Bekmambetov a sans doute choisi son destin. Formé à l'Institut des arts et du théâtre de Tachkent, le jeune cinéaste diplômé commence par faire de la publicité de façon intensive. En 1994, il tourne un premier long métrage remarqué qui évoque sans ambages l'intervention soviétique en Afghanistan. A l'invitation de Roger Corman, pape de la série Z américaine, Bekmambetov se fait les dents sur le film de genre, en l'occurrence une énième variation du fameux «concept» WIP (abréviation de Women In Prison). En 2005, il dévoile ses ambitions en s'attaquant à la réalisation du premier blockbuster post-soviétique: «Night Watch» montre que les cinéastes russes ont assimilé à merveille les principes de la superproduction passe-partout, à vocation internationale (mais plus du tout socialiste). Le succès est tel qu'il redonne des couleurs à une industrie cinématographique à la peine. Mieux encore, une Major yankee (la Fox) décide de financer en partie la suite de cette actualisation maligne du thème du vampirisme. Côté audience, Bekmambetov décroche à nouveau la timbale en séduisant ses compatriotes par millions. Dès lors adoubé par Hollywood, ce «nouveau» Russe est invité à tourner en Amérique «Wanted», adapté d'une bande dessinée de Mark Millar publiée en 2003.