Il est vrai qu'avec 27 points à la moitié de l'effort, soit sept longueurs d'avance sur la première équipe non qualifiée, la formation la plus régulière du premier tour peut passer les fêtes de fin d'année sans nourrir trop d'inquiétudes. Pendant un mois, le poids lourd du badminton suisse devra simplement veiller à ne pas trop gaver son ego.
N'empêche, il y a de quoi se lisser le plumage! Le BCC fonce tout droit vers une 15e participation consécutive à la phase finale du championnat de LNA. Quinze ans! Seuls sans doute les dirigeants des clubs sportifs de la région mesurent la portée d'un exploit qui prend son sens, encore une fois, dans sa durée: le renouvellement année après année des forces financières, humaines et sportives, au sein d'une structure largement amateur et bénévole.
Les dirigeants chaux-de-fonniers ont mis sept ans à réaliser leurs rêves de «grandeur» (quatre titres de champion entre 1998 et 2002). Bientôt cinq ans après le dernier sacre, ils s'obstinent à maintenir le BCC parmi les quatre meilleurs clubs du pays: «La première équipe d'un club, c'est son catalyseur, estime Jean-Michel Zürcher. Le BCC I doit rester fort et être accessible, pour faire rêver les juniors.»
Un objectif qui correspond bien au championnat actuel, il est vrai moins relevé qu'il y a dix ans. Voilà qui explique qu'avec six éléments formés au club sur les neuf joueurs alignés jusqu'ici, le BCC puisse figurer en tête du classement de l'élite.
Au contraire de ses adversaires, privés une fois ou l'autre de l'une de leurs stars (partie en tournoi), le club chaux-de-fonnier a fait la différence grâce à sa régularité (sept victoires et deux matchs nuls, tous deux à l'extérieur). «Notre contingent masculin ne comporte aucun membre du cadre national, rappelle le président. L'interclubs est donc notre meilleur moyen d'obtenir des résultats, ensemble. C'est un exercice fédérateur.»
Dans lequel Corinne Jörg et Sabrina Jaquet jouent un rôle clé: «Nous prenons à coeur notre rôle de leader, avec cette obligation de ramener des points. Sur le plan sportif, l'interclubs reste une source de motivation» certifient les deux Chaux-de-Fonnières, qui disputent cette semaine un tournoi international à Rome pour tenter d'améliorer leur 55e rang mondial. «Cette année, il y a de nouvelles têtes. Et les forces se sont équilibrées. Essayer de gagner en équipe, dans ces conditions, représente un beau défi.» Vivement les play-off!
Les nouveaux appétits du club - Sabrina Jaquet, Lucien Steinmann, Jérôme Maeder, Cyril Maillard-Salin - ne se contenteront pas d'y accéder, d'ailleurs. Ils veulent goûter au sacre. Après tant d'années à régner sur son petit territoire, le BCC ressemble un peu à un géant qui croît encore. / vco