Parmi trois pistes, l'AIJ a retenu l'option de la création d'un canton non pas à six districts, mais à six communes, découpées selon les limites des districts du canton du Jura et du Jura bernois. Delémont serait la plus grande commune avec 35 000 habitants, La Neuveville la plus petite (6000 habitants). La nouvelle entité regrouperait 120 000 âmes. Le socialiste imérien Jacques Zumstein l'a rappelé en Prévôté: un canton de cette taille ne peut pas être économiquement crédible. Il a prôné pour une politique d'alliance au sens large, très large même de l'Arc jurassien, puisqu'on a nous dit par exemple que l'Université de Besançon était à la pointe...
Pour arriver à ses considérations, l'AIJ a tenu compte de trois constats importants: le déficit structurel du canton du Jura (18 millions, selon elle), l'apport du canton de Berne au Jura bernois (69 millions) et le nombre élevé de fonctionnaires pour les deux régions, estimé à 1330 postes à plein temps, enseignants non compris.
A la suite de ses analyses, l'AIJ démarche pour une réforme en profondeur des structures actuelles. Serge Sierro: «La création d'une nouvelle entité cantonale doit être perçue comme une opportunité. Elle ne constitue pas une fin en soi.»
Concrètement, le canton du Jura cesserait d'exister sous sa forme actuelle et le Jura bernois quitterait le canton de Berne. Pas question de parler d'un quelconque rattachement. Les fusions de communes (on passerait de 132 à 6)? Elles sont dans l'air du temps et inéluctables elles aussi. Les pontes de l'AIJ ont avancé l'exemple fribourgeois pour insister sur la crainte de la perte d'identité: «Elle ne s'est pas avérée, à plus forte raison si la nouvelle commune est grande.» Quel nom porterait la nouvelle entité? Où se situerait le siège du Conseil d'Etat (cinq membres, le terme ministre est abandonné), celui du Parlement (50 députés, pas de suppléants) et celui de l'administration centralisée? La question du chef-lieu n'a pas non plus été abordée. Elle le sera lors d'une journée «mise au vert». Plusieurs domaines demeurent ouverts. Dans la deuxième partie d'octobre, l'AIJ déposera son rapport final. Les cantons du Jura et de Berne disposeront alors de six mois pour y donner suite. Le caractère de l'étude n'est pas contraignant. Et rien ne sera entrepris sans consultation des populations concernées. /GST