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Un budget d'acquisition à zéro pour les musées

08 janv. 2011, 08:05

Dans le rapport de la sous-commission du budget 2011 pour la Ville de La Chaux-de-Fonds, on peut lire que «le conservateur regrette que le budget des acquisitions soit à zéro.»

La situation est en réalité plus complexe.

Auparavant, explique Arnaud Maeder, directeur des institutions zoologiques, le budget des acquisitions incluait trois postes. Premièrement, les frais de taxidermie, dans la mesure où animal mort amené au musée doit être naturalisé, condition de son acquisition. Deuxièmement, tout ce qui alimente le centre de documentations (livres et périodiques). Troisièmement les acquisitions proprement dites: aquarelles, collections diverses. En plus, un petit budget (quelques milliers de francs) est alloué à l'ensemble des musées, sans distinction, pour des acquisitions. C'est le budget des acquisitions proprement dites qui a été mis à zéro, et ce pour l'ensemble des musées communaux. Pour les deux autres postes - taxidermie et documentation - un budget total de 6000 fr. est alloué au Musée d'histoire naturelle (MHNC).

L'institution dispose, en plus, du fonds Monard, du nom du premier conservateur du musée. Mais ce fonds n'est pas richement doté. Il est alimenté par les dons, essentiellement ceux déposés par les visiteurs dans la fameuse tirelire en forme de grenouille à l'entrée. Le problème, c'est qu'en 2006, le musée est devenu payant: «Du coup, la grenouille ne rapporte plus grand-chose», note Arnaud Maeder. Ceux qui sortent leur crapeau pour nourrir la grenouille se font de plus en plus rares... En 2010, le fonds Monard a rapporté 1600 francs. «On ne va pas loin, avec ça». Par rapport à la situation antérieure, cela représente, a-t-il calculé, «une perte d'environ 6000 francs», compensée désormais par la même somme attribuée à la taxidermie et à la documentation.

Les entrées payantes ont rapporté quant à elles 14 000 fr. en 2010. Mais cette somme n'est pas spécifiquement attribuée au musée. Elle entre dans la caisse générale de la Ville.

Certes, dit Arnaud Maeder, il faut relativiser, puisque la Ville finance en retour la totalité des institutions muséales, dont le budget du MNHC qui est de 656.000 francs.

Arnaud Maeder note que la Ville est toujours prête à entrer en matière par le biais des crédits spéciaux s'il faut, par exemple, acquérir une collection exceptionnelle de papillons. Mais il n'en reste pas moins que le conservateur n'a plus d'enveloppe à sa libre disposition.

«Je comprends que le système actuel permet au Conseil communal de mieux maîtriser les acquisitions. «Mais», lance-t-il, «il faut faire attention: un musée qui n'acquiert plus est un musée mort.»

Le budget d'acquisition a connu d'étranges variations au cours des dix dernières années. En 2000-2001, le budget était de 13 000 francs, avant de repasser à 15 000 francs en 2002-2003-2004 et de retomber à 10 000 francs. en 2005. Il était déjà à zéro en 2006-2007-2008, puis a passé à 6000 francs en 2009-2010, somme «oubliée» pour 2011 avant d'être rétablie. /lby

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