Comme il aime à l'expliquer, Antonio Loureiro est un Portugais de la deuxième génération. Son père a été l'un des premiers travailleurs portugais à débarquer dans les Franches-Montagnes, voici quarante ans. Aujourd'hui, ayant suivi toute sa scolarité et son apprentissage dans la région, il se sent davantage Suisse que Portugais pour y avoir sa famille, ses amis...
Le Franc-Montagnard (il est établi aux Breuleux) est un mécano de précision passionné par son métier. Il l'a peaufiné au gré d'une maîtrise, avant de travailler à Court. Là, il a vu que de nombreuses pièces de décolletage doivent être reprises pour être améliorées. Le mécano a aussitôt senti qu'il y avait une niche à exploiter. Il a ouvert un premier atelier à La Chaux-de-Fonds, à la rue Numa-Droz. Depuis quelque temps, il recherchait des locaux indépendants. Quand il est passé devant l'usine de Saint-Brais, il n'a pas hésité. Aujourd'hui, avec ses trois employés, Rodiplane fait revivre cette usine, qui est très lumineuse.
«C'est fantastique, dans la région, on a tous les métiers réunis pour arriver au produit fini», lâche-t-il. Lui-même en est un des maillons. Son activité porte sur deux fronts. Primo, dans le domaine de l'horlogerie, il réalise les plaques à décalquer les cadrans de montre. Ces plaques doivent être parfaites, comme l'exige le haut de gamme. Second créneau: le rodage de pièces issues du décolletage. Il travaille ici sur des produits qui doivent avoir au final des surfaces idéales, d'une extrême précision. Ce sont des pièces que l'on retrouve dans les systèmes ABS des voitures ou les turbos à injection.
Rodiplane travaille aussi sur des pièces d'horlogerie très fines (roues, goupilles, rubis...), des pièces parfois minuscules avec des marges au micron.
Bref, une entreprise de pointe pleine d'avenir pour un village enchanté par cette renaissance. /MGO