Il n'en reste pas moins que le brave «Alex» ne va faire des cadeaux à personne. Surtout qu'actuellement, pour lui, c'est le fun - comme on dit au Québec - et pas seulement sur la glace (lire encadré). Côté sportif, sa fiche atteste de son bon rendement: 15 points, dont sept buts en neuf matches et une troisième place au classement des compteurs. Pas mal pour un hockeyeur dont certains estiment que le registre est limité.
«Je me moque un peu des critiques, lâche le mercenaire biennois. Je sais ce que je vaux et je suis capable d'évaluer mes performances. Je suis le premier à me mettre la pression.» Une pression forcément grande sur un étranger, surtout à Bienne.
«Je sais qu'il y a de grosses attentes placées en moi, mais j'ai l'habitude, reprend-il. J'ai compris à quel point le rôle des étrangers est important en Suisse. C'est désagréable que l'on nous juge uniquement sur notre fiche statistique. On peut très bien jouer et ne pas marquer, tout comme le contraire. Mais, enfin, c'est ainsi. Ce n'est pas pour rien que l'on nous appelle des «mercenaires». Cela me convient finalement assez bien, puisque j'ai été toujours été porté vers l'offensif.» Trop, pour beaucoup d'observateurs.
Il n'en demeure pas moins que la règle du jeu reste la même. Et Alexandre Tremblay l'a parfaitement assimilée. Il estime d'ailleurs pouvoir s'améliorer. «Je suis content de mes prestations depuis le début de la saison, mais je pense que je peux apporter encore plus à mon équipe, commente-t-il. J'aurais pu me montrer plus opportuniste. J'ai manqué pas mal d'occasions depuis le début de la saison.»
Exigeant, Alexandre Tremblay l'est aussi vis-à-vis de son équipe. «Nous ne présentons pas le hockey que nous devrions produire, analyse-t-il. Il n'en demeure pas moins que nos résultats sont positifs. Nos supporters ont le droit de se montrer critiques envers nous, mais nous sommes tout de même premiers.»
Au-delà des résultats, Alexandre Tremblay se sent bien à Bienne. «L'esprit d'équipe est très bon, assure-t-il. Le fait que j'ai terminé la saison à Bienne lors de l'exercice précédent a facilité mon intégration.» Le tout même si le Canadien n'avait pas beaucoup joué durant les play-off (cinq matches). Mais cela avait suffi pour lui donner un avant-goût de ce qui l'attendait. Et il n'est pas déçu de ce qu'il a retrouvé. Visiblement, ce hockeyeur est en confiance et le HCC ferait bien de s'en méfier.
Concernant son ancienne équipe, Alexandre Tremblay n'est pas vraiment surpris par le début de parcours du HCC. «Cette équipe possède un potentiel pour réaliser de belles choses, affirme-t-il. Je connais bien les deux étrangers (réd.: Dominic Forget et Jonathan Roy). J'ai joué contre eux au Canada. Ce sont de bons hockeyeurs et de bons gars. Avec l'apport d'un joueur comme Chiriaev, je pense que le HCC est capable du meilleur. C'est ce que je souhaite à cette équipe.» De là à lui faire des faveurs... /JCE