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Sur la route de Neuchâtel

La rue de l'Hôtel-de-Ville a longtemps eu mauvaise réputation. Construite au début du XIXe siècle, elle a abrité de nombreux établissements publics et la vie nocturne était animée. Un caractère villageois Pas vraiment un quartier, plutôt une rue, voire une route de transit. L'Hôtel-de-Ville n'en alimente pas moins l'imaginaire chaux-de-fonnier depuis des décennies. A la fin du XIXe siècle, la légende veut que ce coin de la ville ait abrité 47 débits de boissons, selon certaines sources non vérifiées. Le quartier avait pour surnom La Plume. «Ceci peut-être par allusion aux clients ressortant plumés, ruinés, à moins que cela dérive du patois «une plumée», qui pourrait se traduire par une volée de coups», écrit Jean-Daniel Jeanneret.

12 août 2006, 12:00
«Trois sont situées à la rue de la Promenade et deux à la rue de la Combe»

Construite au début du XIXe, la nouvelle route de Neuchâtel prit rapidement le nom de rue de la Combe. «C'est en 1812 que Jean-Jacques Sandoz, père du célèbre maire Sandoz, fit oeuvre de pionnier en construisant sa maison dans le fond de la combe (No 13 de l'actuelle rue de l'Hôtel-de-Ville», note Jean-Daniel Jeanneret. En 1830, on compte environ 25 maisons.

La rue a mauvaise réputation. Elle regroupe rapidement débits de boissons, auberges, cabarets et même des maisons closes. Une correspondance de 1861 révèle «quelques adresses d'une probité douteuse; trois sont situées à la rue de la Promenade (Nos 32 à 36) et deux à la rue de la Combe (Nos 56 et 59)». Sous la pression des habitants, elles disparaîtront. «Mais la rue de la Combe n'en devint pas pour autant plus calme et fréquentable pour la gent moralisatrice, puisque les habitants de la rue, excédés par la mauvaise réputation de l'endroit, demandèrent en 1878 à la Municipalité de changer la Combe par l'Hôtel-de-Ville», écrit Jean-Daniel Jeanneret.

Si la vie nocturne était animée, la journée aussi. Route de passage, la rue de l'Hôtel-de-Ville comptait bon nombre d'artisans et de petits commerces. «Ce n'est d'ailleurs certainement pas un hasard si la centrale laitière de la cité se trouvait jusqu'il y a peu au No 7a, laissant à cette rue un parfum champêtre tout au long du XXe siècle.»

Tout au haut de la rue, nous trouvons le quartier de la Malakoff. Il doit son nom à la guerre de Crimée, opposant la Turquie, la France et l'Angleterre à la Russie tsariste. «Elle se termina au profit des Alliés, à la suite de la chute de la tour Malakoff, défendant Sébastopol, le 8 septembre 1855. Parmi les immeubles de ce quartier périphérique, qui date de cette époque, un café, au haut d'une petite butte, à l'ouest de la chaussée, Grandes-Crosettes 3, se flattait de représenter la tour Malakoff en miniature. Malgré cette évocation héroïque, ce petit quartier ne subit au XXe siècle qu'un développement anecdotique», conclut Jean-Daniel Jeanneret. /DAD

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