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Studer voit rouge... et noir

Sécurité L?engagement de la police pour la saison 2005-2006 de Xamax a coûté 365.000 francs. Pour le chef des Finances, il n?est plus acceptable que la collectivité règle la note sans rechigner. Des discussions seront ouvertes «La question est devenue brûlante au cours de la saison 2005-06: est-il normal que la collectivité règle la facture liée à la sécurité des matches de Neuchâtel Xamax?» Jean Studer, le grand argentier du canton de Neuchâtel, également chef de la police, ne tourne pas autour du pot: la réponse est négative. Il n'accepte plus que le contribuable règle la note sans rechigner.

13 sept. 2006, 12:00

«Le football d'élite nécessite un engagement croissant de forces de l'ordre. Nous ne pouvons plus accepter cette évolution sans réagir», explique le conseiller d'Etat en charge du Département de la justice, de la sécurité et des finances. Raison pour laquelle il a demandé à la police de chiffrer son engagement durant la dernière saison du club neuchâtelois en Super League.

«Le football nécessite un engagement croissant de forces de l'ordre»

Le résultat donne le vertige. En vrac, les 23 matches (plus un renvoyé en dernière minute) ont demandé 4216 heures de travail à la police. «Au prix de 80 francs par unité, prix fixé dans un arrêté, la facture atteint 337.280 francs», détaille Jean Studer. Montant auquel il faut ajouter 7800 francs pour l'utilisation de véhicules et 19.930 francs de surcoûts liés au travail le soir et le dimanche ou autres fériés. Soit un total de 365.010 francs. Et comme pour enfoncer le clou, il précise: «Pour le seul dernier match contre Sion, 121 policiers ont été mobilisés. Facture: 71.420 francs.»

Le constat est posé. Le remède est plus complexe à trouver. «Je pense que le club doit assumer ces coûts. Tout le monde admet qu'il appartient à la police d'assurer la sécurité de manifestations exceptionnelles. Dans le cas présent, ce n'est plus le cas. Avec 23 rendez-vous, on peut, je crois, admettre une certaine régularité! Ça dépasse le cadre d'une prestation normale!»

Ferme sur le principe, le conseiller d'Etat reconnaît cependant qu'il n'y a plus d'urgence: «Neuchâtel Xamax, malheureusement, n'a pas conservé sa place au plus haut niveau. Les risques liés à la deuxième catégorie sont nettement moindres. En principe, nous ne facturerons rien cette saison. Par contre, il faut se préparer à une éventuelle promotion.»

Xamax rechigne

En clair, si tout va bien sur le terrain, l'Etat et Neuchâtel Xamax ont jusqu'à juin 2007 pour se mettre d'accord. «On sent bien que le club est gêné aux entournures par ce besoin accru de sécurité. Mais il s'agit d'assumer. Le football brasse d'importantes sommes d'argent. Il serait normal que les clubs intègrent cette dépense dans leur budget.»

Un changement de régime que Philippe Salvi, directeur administratif de Neuchâtel Xamax, ne goûterait guère: «Nous sommes responsables de la sécurité à l'intérieur du stade, pas à l'extérieur dans la zone publique. Si nous devons assumer ces coûts, je ne sais pas où cela va s'arrêter. Bientôt, les clubs seront responsables des trajets des supporters belliqueux depuis leur domicile! Ce n'est pas envisageable.» Pour la saison dernière, le club rouge et noir a dépensé 80.000 francs pour assurer la sécurité à l'intérieur de la Charrière, à La Chaux-de-Fonds.

Ce déséquilibre dans la répartition des charges irrite aussi Jean Studer: «C'est un argument de plus. La collectivité ne doit pas assumer plus de dépenses que l'organisateur.» / POB

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