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Shakespeare sur pelouse

02 mars 2011, 13:59

S'inspirant d'un obscur conte italien, William Shakespeare aurait écrit «Roméo et Juliette» entre 1591 et 1595. Cette œuvre de jeunesse du dramaturge élisabéthain a connu par la suite une postérité assez exceptionnelle. Si l'on s'en tient au seul cinéma, dès 1908, moult réalisateurs ont en effet tenté de porter à l'écran cette tragédie amoureuse, avec certes des fortunes très diverses. Sans verser dans un patriotisme outrancier, «Roméo et Juliette au village» (1941) du Bernois Valerian Schmidely, chef-d'œuvre méconnu de notre cinématographie, en reste toujours l'une des adaptations parmi les plus mémorables, avec «West Side Story» (1961) bien sûr, la comédie musicale de Robert Wise, prestigieux compagnonnage s'il en est!

Coréalisateur du second «Shrek», Kelly Asbury y va aujourd'hui de sa contribution. A l'instar du grand Will, il jouit aussi de la nationalité britannique. C'est là peut-être le seul véritable point commun qu'il partage avec l'auteur de «Hamlet»! Produit par Elton John, qui y a greffé ses ritournelles, son «Gnoméo et Juliette» procède du syndrome dit de la «fausse bonne idée». Imaginez, de nos jours, deux jardins mitoyens sis à «Stratford-upon-Avon», ville natale de Shakespeare. Leurs propriétaires ne s'entendent guère. Dès que ces derniers ont le dos tourné, leurs nains de jardin prennent le relais pour reproduire à leur échelle ce conflit immémorial. C'est dans ce contexte déjà très antagonique et dont la décoration fera vibrer tous les esthètes (bidet fleuri, flamants roses en plastique et tutti quanti) que le drame shakespearien va être rejoué, opposant comme il se doit les Montaigu à bonnet bleu aux Capulet à bonnet rouge. Las, cette transposition pourtant prometteuse va voler ras les pâquerettes…

Après une mise en situation qui ne manque pas de drôlerie, ce film d'animation peu animé épuise en effet rapidement ses charmes kitsch en opérant une ségrégation malencontreuse entre adultes et enfants. Confrontés à des gags référentiels dont ils ne peuvent guère saisir le sens, les plus petits pourront se sentir, à raison, floués, d'autant que la stéréoscopie n'apporte strictement rien sur le plan du spectacle, hormis, et encore, quelques timides effets dans la séquence de la course de tondeuses à gazon. /vad

Réalisateur: Kelly Asbury
Genre: animation
Durée: 1h25
Age: 7 ans
Cinémas: Arcades, Neuchâtel; Scala, La Chaux-de-Fonds

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