Les hommes sont menteurs, inconstants, hypocrites et lâches, les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses et curieuses... «On ne badine pas avec l?amour». On peut se tromper, parfois, mais, lorsqu?on regarde en arrière, on se dit: j?ai souffert, j?ai aimé, mais c?est moi qui ai vécu et non pas un être factice. De quoi méditer sur cette douloureuse mais pertinente réflexion, profondément intemporelle, d?Alfred de Musset.
La mise en scène de Gérard Gelas souffle le chaud et le froid de manière incessante. Il est suivi par les merveilleux comédiens du théâtre du Chêne noir d?Avignon qui, vendredi, ont rempli le théâtre de L?Heure bleue, à La Chaux-de-Fonds, l?après-midi pour les écoles, le soir pour un public enthousiaste.
Perdican (Damien Rémy) est subtil dans ses errements. Camille (Camille Carraz), tiraillée par la difficulté du choix entre Perdican et le couvent, est émouvante. Le tandem Blazius-Bridaine a des allures de Laurel et Hardy, un duo grand-guignolesque d?hommes d?Eglise, une dame Pluche dévote, un baron prédateur (Guillaume Lanson), une Rosette (Alice Belaïdi) rayonnante, innocente, mais déjà outragée, un jeune paysan et on en oublie, des costumes d?époque dans un décor contemporain ont constitué la plus agréable soirée. / ddc