«Si tous les six mois, nous pouvions émettre ne serait-ce qu'une idée qui puisse être exploitée, ce serait déjà un succès», lance Jacques-André Tschoumy. Brasseur d'idées, connu de longue date pour son engagement européen, l'homme a suggéré, il y a un an, de regarder de manière plus soutenue vers la Franche-Comté. Les communes de La Chaux-de-Fonds et du Locle venaient de donner vie, avec Morteau et Villers-le-Lac, à une agglomération transfrontalière à quatre.
De fil en aiguille, l'idée prend corps. Marcel Schiess, directeur d'une agence de production de spectacles, et Jean-Jacques Delémont, ancien directeur d'un centre de formation et ex-député, le rejoignent. De là naît le Forum transfrontalier, dont l'ambition est de réunir, deux fois l'an au Club 44, à La Chaux-de-Fonds, des témoins et des acteurs de cette vie transfrontalière. «Nous sommes étonnés de constater combien l'idée plaît dans de nombreux milieux, qu'ils soient industriels, syndicaux ou universitaires», lance Jacques-André Tschoumy, très satisfait des deux tables rondes du 20 septembre dernier, qui ont véritablement lancé la machine.
Car, depuis, les trois compères n'ont pas chômé, arrêtant trois thèmes et trois dates: demain, on parlera de l'emploi. En septembre, il sera question de formation. Enfin, en mars 2009, on débattra de questions de transports. Des thèmes choisis par un comité de pilotage franco-suisse, puis «construits» par un duo lui aussi franco-suisse. Ainsi, celui de demain a été élaboré par Jean-Jacques Delémont et par Isabelle Comte-Béliard, qui occupe unposte à responsabilité chez Girard-Perregaux, à La Chaux-de-Fonds, tout en étant domiciliée à Grand'Combe-Châteleu. De l'autre côté de la frontière, justement...
Sur ce thème, comme sur les autres, les instigateurs du Forum transfrontalier entendent «briser les idées reçues». «On souhaite que soit dite la réalité dans les usines ou dans les hôpitaux. C'est aussi l'aspect humain de l'emploi que nous désirons partager.»
Histoire que les uns et les autres apprennent à mieux se comprendre, au-delà des clichés. Dans une «Europe de proximité». Celle qui, selon Jacques-André Tschoumy, fait que les «gens se sentent concernés». / SDX