Les Prix solaires suisse et européen en 1999, ainsi que le label Cité de l'énergie à trois reprises (1995, 1999 et 2002) ont couronné la politique énergétique de la Ville de Neuchâtel. Elle est un «grand promoteur des énergies renouvelables», loue Christian Trachsel. «Cela n'est pas assez le cas dans le privé, regrette-t-il. Le solaire n'est qu'un des maillons de la politique énergétique de la Ville. C'est la cerise sur le gâteau! L'isolation des bâtiments permet par exemple d'économiser dix fois plus d'énergie!»
Selon lui, «le thermique et le photovoltaïque sont des mondes très différents». Tandis que le solaire photovoltaïque utilise l'énergie du soleil pour produire de l'électricité, le solaire thermique l'utilise pour chauffer l'eau sanitaire. L'énergie produite par le solaire thermique est stockée. Si elle n'est pas utilisée, elle est perdue. Dans le cas du photovoltaïque, l'électricité produite non utilisée passe dans le réseau.
A Neuchâtel, 22 bâtiments propriétés de la Ville - locatifs, écoles, salles de sport... - sont pourvus de solaire thermique ou photovoltaïque. La nouvelle école de la Maladière combine les deux. Le stade de la Maladière sera prochainement doté de 750 mètres carrés de capteurs solaires photovoltaïques. L'installation est à l'enquête publique jusqu'au 19 septembre. A titre de comparaison, le stade de Suisse, à Berne, en compte huit mille.
Il y a cinq installations solaires photovoltaïques en ville pour une surface totale de 123 mètres carrés. Parmi elles, la salle de gymnastique de l'école des Acacias, recouverte de 76 mètres carrés de cellules photovoltaïques.
Elles fournissent de l'électricité et jouent également le rôle de pare-soleil. Une installation originale se trouve sur le toit du CPLN. «C'est une réalisation exemplaire, développée 100% à l'interne. Ça permet la formation et l'information des jeunes», explique Christian Trachsel. Des étudiants et ingénieurs ont collaboré à la construction de l'installation héliotrope. Celle-ci se déplace en suivant la course du soleil, lui assurant d'excellents rendements.
Au niveau cantonal, le photovoltaïque n'est pas subventionné, contrairement au bois de chauffage, au label Minergie ou au thermique.
Principal problème: le photovoltaïque est cher et il en souffre. Il reste donc «marginal au niveau suisse et c'est regrettable!», déplore Christian Trachsel. Son prix de production est dissuasif: près d'un franc par kilowattheure contre les 27 centimes du réseau électrique.
En ce qui concerne le solaire thermique, la Ville compte dix-neuf installations, totalisant 575 mètres carré. «Ça peut s'utiliser sur tous les types de bâtiments. Ça ne se voit pas!», s'enthousiasme le Monsieur énergie de Neuchâtel.
Les capteurs thermiques sont généralement dissimulés sur les toits. Sur celui du restaurant des Halles, bâtiment classé, se cache une installation solaire thermique de 16 mètres carrés. Ce type d'approvisionnement énergétique permet de couvrir jusqu'à 60% des besoins annuels en eau chaude d'un ménage. En matière d'énergie thermique, la consommation 2006 correspond à celle de 1990. D'importants progrès en isolation et en chauffage expliquent cette stabilisation.
A l'opposé, la consommation d'électricité en Suisse est en constance augmentation avec 2,1% supplémentaires en 2005. «C'est une catastrophe absolue! On consomme de plus en plus. Il y a beaucoup de ménages seuls et d'appareils électroniques...», se désole Christian Trachsel. D'où l'importance qu'il attache à promouvoir des approvisionnements énergétiques fiables et écologiques. / BWE