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Prison ferme pour un viol conjugal

18 juin 2008, 12:00

«Ange ou démon, quel est le vrai visage de Pierre*?», s'interrogeait le procureur Yanis Callandret hier devant le Tribunal correctionnel de La Chaux-de-Fonds. A en croire l'intéressé, il vivait une histoire d'amour assez passionnée avec Emilie*, émaillée de quelques prises de bec. A en croire l'ordonnance de renvoi, il harcelait et violait sa compagne, qui ne savait plus comment se débarrasser de lui.

Le président Alexandre Seiler a retenu la version d'Emilie, qui n'était pas présente à l'audience, dont il a souligné la constance des propos. Il a condamné Pierre à deux ans de peine privative de liberté, dont la moitié assortie d'un sursis de quatre ans, pour menaces, abus de téléphone et viols. Il a relevé l'absence de repentir du prévenu, la pression constante qu'il exerçait sur son amie et «le peu de respect qu'il manifeste vis-à-vis des femmes en général». Pierre est sorti de la salle d'audience entre deux policiers, menottes aux poignets et l'air assez secoué.

Pierre et Emilie se sont rencontrés sur internet et se sont installés ensemble assez rapidement, dans son appartement à lui, à Genève. «Tout allait bien», raconte Pierre. Pourtant, Emilie décide de rompre quelques mois plus tard. Le couple se remet ensemble, mais Emilie reste dans son appartement chaux-de-fonnier. Le prévenu décrit alors son amie comme une capricieuse qui le fait venir de Genève pour sortir le chien et le renvoie après. «Je voulais juste être avec elle», a raconté Pierre, se donnant le beau rôle.

Comme l'a souligné le Ministère public, l'ordonnance de renvoi décrit une tout autre réalité: un homme possessif et jaloux, qui se livre à «un harcèlement permanent», par téléphone, SMS, qui suit sa compagne en voiture, s'invite chez elle et la viole à plusieurs reprises. «Ces attitudes sont rapportées aussi par d'anciennes compagnes, qui décrivent Pierre comme quelqu'un de violent physiquement et psychiquement, qui impose les relations sexuelles et fait des crises de rage quand il est repoussé», a résumé Yanis Callandret. «Il avait réussi à anéantir la volonté d'Emilie, il pouvait accéder à tout moment à ses désirs.» / sab

* Prénoms fictifs
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