«Les vergers suisses comptaient plus de 13 millions de hautes tiges vers 1950; aujourd'hui, il n'en reste plus que trois millions!», a déploré Bernard Wille, chef des Espaces verts et plantations. Etrangement, l'arrachage de ces arbres fruitiers visait à limiter la culture du schnaps, afin de lutter contre l'alcoolisme. Des moyens radicaux qui ont conduit aujourd'hui certaines associations à tirer la sonnette d'alarme. Des programmes de sauvegarde en faveur des anciennes variétés fruitières sont mis en place, des vergers conservatoires plantés, des cours de taille organisés, ainsi que des journées de rencontre, de sensibilisation, de dégustation et de vente. «Notre objectif à La Chaux-de-Fonds est d'encourager les gens à replanter un arbre fruitier dans leur jardin plutôt qu'un sapin, qui n'a pas vraiment sa place en ville», a indiqué Bernard Wille.
Hier après-midi aux Recrêtes, puis au chemin des Rocailles, les parrains ont assisté à la plantation de leurs pommiers. A miel, Meloque ou Himbeerapfel, ce sont quelques-unes des 40 variétés de pommes que le service a plantées. Aux Recrêtes, un arbre planté en 2002 a déjà donné quelques fruits, «qu'il est interdit de chaparder», a précisé Bernard Wille. La petite Tia, cinq mois, qui surveillait le repiquage de son pommier Pigeonnière, a fait la sourde oreille... / SYB