Ceux qui ont des fourmis dans les jambes après cette semaine passée à regarder les spectacles de la Plage des Six-Pompes, assis sur le macadam chaux-de-fonnier, apprécieront le voyage spatiotemporel que propose la compagnie du Pudding Théâtre, ce vendredi 5 août et ce samedi 6 août, à 22 heures, au départ de la rue du Temple-Allemand, derrière le Cifom.

Une balade nocturne, à travers des rues de la ville, pour traverser les époques, les générations et même l’Europe.

Dans le spectacle «Soupir.s», le spectateur est invité à suivre l’histoire de jumeaux séparés dès la naissance. Ou plutôt l’histoire de l’un des deux, puisqu’il devra choisir lequel suivre, en cours de spectacle.

Un spectacle avec une face cachée donc, comme la lune sous laquelle il est joué, et comme l’humain aussi, avec ses côtés sombres et lumineux.

Transmission

«Il ne s’agit pas d’une déambulation, mais d’un spectacle en mouvement dans la ville», précisent Christophe Chatelain et Sylvie Faivre, codirecteurs du Pudding Théâtre.

Le spectateur est entraîné dans ce mouvement. Des haltes, au fil des scènes dispersées aux quatre coins de l’espace public, figurent les étapes de vie des personnages. Les choix de vie, les liens du sang, le partage… «On aime les sujets qui parlent de l’humain», explique Christophe Chatelain.

Basée près d’Arbois, dans le Jura français, la compagnie est arrivée en force à La Plage, avec une troupe de 18 comédiens. «Certains n’ont même pas l’âge de notre compagnie, qui fête ses 24 ans cette année», sourit Christophe Chatelain.

«Nous, qui avons aujourd’hui passé la cinquantaine, on commence à faire partie des mammouths. On avait envie de parler de transmission, de transgénérationnel, des choses dont on hérite, consciemment ou pas, et comment tout ça évolue.»

Spectacle bilingue

A ces 18 comédiens, s’ajoute une petite dizaine de «jouants» recrutés in situ. «On les appelle les «jouants», car ce ne sont pas des figurants. On leur offre la possibilité de partager un spectacle sans les contraintes du jeu, après seulement deux heures de répétition. Notre idée est de rassembler, comme dans le théâtre populaire.»

Parmi les «jouants», deux sont chargés de traduire simultanément le spectacle en espagnol. Pourquoi l’espagnol? «L’idée est simplement que des langages dansent ensemble, d’évoquer la rencontre. Peu importe la langue. On a déjà joué le spectacle en neuf langues, du chinois au basque.»

Le but n’est pas de réfléchir, préviennent-ils. «On est dans un travail de poétisation urbain. On cherche le ravissement. C’est un théâtre d’effets.»

Et pourquoi Soupir.s? «On aimerait que les gens soupirent d’aise en sortant du spectacle. Parce que malgré les casseroles, il y a toujours de l’humanité, de l’espoir.»

Plage des Six-Pompes: destins croisés et trajets urbains

Scènes éparpillées, spectacle en mouvement et bilingue… Le Pudding Théâtre explore les limites de l’espace urbain.