Quelque 20.000 mètres carrés produiront du fourrage pour les animaux du Bois du Petit Château. Les lieux très exposés, «cartes de visite» de la ville, tels que les alentours de la Grande Fontaine ou certains parcs, resteront gérés comme par le passé.
Depuis le début des années 1990, de grandes villes comme Bâle, Lausanne ou Zurich ont déjà adopté la méthode dite de «l'entretien différencié», qui consiste à ne pas appliquer à tous les espaces la même intensité de soin. Ainsi, il n'est pas nécessaire de tondre systématiquement toutes les surfaces herbées, de dix à quinze fois par an. Certains espaces seront désormais fauchés, à raison de deux passages par année, à l'aide d'une rotofaucheuse rutilante, acquise à cet effet.
Cette décision est d'abord un choix économique, les interventions étant moins fréquentes. Le Service des espaces verts s'adapte ainsi à une légère diminution de ses effectifs (en 2005, quatre départs naturels sur 30 employés), alors que les surfaces dont il doit assurer l'entretien ont augmenté. Le service a en effet «hérité», à la suite d'une décision des autorités communales, des surfaces vertes entourant les immeubles communaux et les immeubles de la Caisse de pensions communale. Ces 44.400m2 supplémentaires s'ajoutent aux 187.000m2 de parcelles, parcs et petites surfaces vertes dont il a déjà la charge.
L'entretien différencié présente l'avantage de rompre avec les pratiques traditionnelles d'entretien des espaces verts, fortes consommatrices d'engrais, pesticides et désherbants. «Les grandes villes y renoncent peu à peu, suivant l'exemple de La Chaux-de-Fonds, qui n'en a jamais utilisé, excepté sur les terrains de sport, traités de manière intensive. L'entretien différencié, on en fait depuis 50 ans, sans y penser. On le systématise aujourd'hui, à cause de ces nouvelles surfaces à exploiter.»
A part leurs multiples qualités, sauvegarde de certaines espèces, diversité biologique ou encore esthétique du paysage, les parcelles champêtres aident en outre à combattre la prolifique crotte de chiens: ceux-ci, selon Bernard Wille, rechigneraient à marcher dans les hautes herbes. Une nouvelle méthode «à prendre comme un plus», a enjoint Bernard Wille, «persuadé que la population sera heureuse de retrouver les fleurs des champs.»
Et les papillons, donc! / SYB