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Pixar vise la pole position

Le nouveau film d'animation de John Lasseter, papa de «Toy Story», est une petite merveille de technologie. Teinté d'humour et de nostalgie, il entérine néanmoins l'avènement de la bagnole Or donc, pendant l'été 2000, John Lasseter a embarqué sa femme et ses enfants dans un camping-car pour une grande virée sur les chemins de traverse, entre Atlantique et Pacifique. En marge des autoroutes américaines, le grand ponte de l'animation redécouvre alors la force des liens familiaux et les bienfaits d'une vie que l'on ne parcourt plus pied au plancher

16 juin 2006, 12:00
Sur la route 66

L'expérience profitera à Flash Mc Queen, le héros de «Cars», dernier-né des écuries Pixar qui ne progresse que sur quatre roues tout en nous offrant un reflet très anthropormophique de nos comportements. Jeune bolide ambitieux et égoïste, Flash est en passe de devenir la coqueluche des circuits. Après un démarrage sur les chapeaux de roue, aussi saoûlant que le sont devenues nos sociétés du spectacle aveuglées par le fric et la gloire, le film égare son personnage sur la mythique route 66. Pour le jeune fou vrombissant, le réveil est brutal: échoué dans un bled au profil de ville fantôme, il est condamné à réparer le bitume qu'il a labouré. A Radiator Springs, Flash est contraint aussi de fréquenter une vieille dépanneuse au sourire chevalin, un ex-champion des circuits reconverti en juge, une séduisante tenancière de motel gaulée comme une Porsche. Mais là-bas, à l'écart du monde frelaté des courses, il découvrira, ce n'est pas une surprise, des valeurs autrement plus importantes qu'un trophée: l'amitié et l'amour.

Il faut les voir foncer, ces voitures, ou s'avancer sur la pointe des pneus; il faut voir ces carrosseries rutilantes peaufinées jusqu'au moindre reflet, ou ces vieilles carcasses brinquebalantes mangées par la rouille. Il faut voir ces montagnes à la fois réalistes et poétiques, ces circuits maculés de traces de gommes, où rebondissent les petits caillots d'asphalte. Pas de doute, sur la grille de la technologie, Pixar se place en pole position.

Avènement de la bagnole

Empreint d'une nostalgie fort sympathique, le film n'est pourtant pas exempt d'ambiguïté. Lasseter s'extasie sur la nature grandiose et magnifique, il pleure l'Amérique des années 1950 et 1960, époque bénie où la voiture était un vecteur d'échanges (de commerce?) plus que l'outil d'une performance. Il n'empêche: cette Amérique «anté-autoroutes» consacre déjà l'avènement de la bagnole, avènement pleinement entériné par ces machines promues au rang de personnages à part entière. Au final, on s'interroge: qu'est-ce qui est le plus cauchemardesque, la bourgade fantôme qui s'assoupit au bord de la route 66 ou ces gradins remplis de voitures aussi excitées que les supporters de la Coupe du monde de foot? A chacun sa réponse. / DBO

Neuchâtel, Apollo 1; La Chaux-de-Fonds, Scala 1; 1h36

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