C'est anecdotique, mais l'aventure a commencé par un paquet de démarches douanières pour assurer le franchissement de la frontière en toute légalité aux 70 petits Chaux-de-Fonniers et accompagnants, pas tous au bénéfice d'une carte d'identité à croix blanche. Après un ping-pong pour savoir à qui adresser le questionnaire sécuritaire - attention au grand banditisme! -, la douane a été franchie comme une fleur à Goumois (la route de Biaufond était fermée pour des coupes de bois), sans voir le moindre garde-frontière.
A Damprichard, les enfants chaux-de-fonniers sont partis en rallye à la découverte du village (1800 habitants) de la fromagerie au belvédère. L'après-midi, par paire franco-suisse, ils ont suivi des ateliers, parmi lesquelles «Monts et délices», un jeu de société édité en France sous forme de quiz sur l'Arc jurassien transfrontalier et ses spécialités culinaires. Ce qui a surpris les petits Suisses à l'école de Damprichard? Qu'elle a moins de moyens. Exemple: il n'y a pas d'ordinateurs dans les classes. A Numa-Droz, il y en a maintenant trois dans chacune.
Les amis français viendront rendre la pareille à La Chaux-de-Fonds entre fin janvier et début février. Ils visiteront la ville, le collège Numa-Droz, avant une balade en raquettes, s'il y a de la neige et assez de raquettes. Une troisième rencontre, «de restitution», est prévue avant l'été.
Restitution, parce que, d'ici là, les gosses de Numa-Droz et de Damprichard préparent des travaux sur le thème «Paysages et patrimoine». A La Chaux-de-Fonds, la classe d'Yvette Soeur (3e) s'intéresse aux murs de pierres sèches, celle de Francine Nydegger (4e), aux fromages jurassiens et celle de Christèle Burgdorfer (4e), à l'Art nouveau à La Chaux-de-Fonds. L'étude inclut des visites, des dégustations (les fromages) et même du travail manuel (les murs de pierres sèches et l'Art nouveau). En juin, le public pourra voir l'expo de tout cela.
Vingt et une classes suisses des cantons de Neuchâtel, Jura et Berne (il y a encore une ou deux autres classes chaux-de-fonnières) et autant de franc-comtoises participent à la campagne, déjà lancée l'année passée sous l'angle de l'eau et des paysages. La campagne est suscitée et financée notamment par l'Union européenne, la Conférence transjurassienne et la Fondation suisse d'éducation pour l'environnement. / RON