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Musiques du monde, un voyage envoûtant

23 nov. 2010, 11:44

CRITIQUE - PAR DENISE DE CEUNINCK

Musiques de traverses, elles se moquent des bémols et des dièses, elles se moquent d'être rock ou new wave. Musiques inclassables, elles se préoccupent d'être vivantes, chercheuses, décoincées des genres.

A l'occasion du concert de l'Orchestre de chambre de La Chaux-de-Fonds (OCC), samedi au temple du Bas à Neuchâtel, dimanche au temple Farel, il était évident que Christophe Erard passionné des musiques du monde, vêtu d'un costume de danseur de l'est de la Mongolie, ait sa place dans la manifestation. Ses voyages et surtout l'enseignement qu'il en retire sont suffisamment exemplaires pour qu'il puisse l'offrir en partage.

Balafon guinéen sur fond de violons en pizzicati, flûte peuhle, gutturale, ghemri du Maroc, instrument guérisseur, auquel s'ajoute le chant yodel ou psalmodié sur des textes incantatoires, tout cela crée une atmosphère d'inquiétante et familière étrangeté.

Exemplaire brouilleur de frontière, Christophe Erard plaque des musiques sénégalaises sur un fond mongol. D'Iran il a ramené une flûte «ney», c'est-à-dire un très long tube de petit diamètre duquel il est extrêmement difficile de tirer un son. On relève ici l'apport tout en douceur de l'orchestre. De la vielle à tête de cheval de Mongolie naissent des mélodies délicieuses, discrètement soutenues par l'OCC. On est muet d'admiration face à la technique vocale de Christophe Erard dans le chant mongol. De la kora, harpe de 21 cordes, s'envolent d'autres sonorités. Autant de musiques à vous prendre de biais pour faire travailler l'imagination.

La confrontation est enrichissante dans la mission que Pierre-Henri Ducommun, directeur de l'OCC et Christophe Erard se sont donnée pour rapprocher les mondes. En «soliste» l'OCC a interprété Donizetti et la 8e symphonie de Dvorak.

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