Mais le Patenschaft - parrainage pour les régions de montagne - (300.000 francs), la Loterie romande (10.000 francs) et les subventions (87.000 francs) viennent au secours de ce bâtiment qui est placé sous protection. En effet, il fut construit en 1896-1897 pour accueillir le Bureau de contrôle des métaux précieux, dont on se disputait l'implantation sur le Haut-Plateau. L'architecte était un certain G. Clerc, de La Chaux-de-Fonds. Le bâtiment va coûter 70.700 francs, ce qui était une grosse somme à l'époque. Le Chaux-de-fonnier fit notamment venir de la pierre «savonnière» de Nancy, une sorte de molasse. En ce temps-là, les affaires horlogères flambaient et, pour donner de la noblesse à sa construction, l'architecte y flanqua une tourelle, imitant ainsi les châteaux.
Le Noirmont possède d'autres immeubles flanqués d'une tourelle. On songe à la laiterie, ou à l'hôtel de la Gare, cher à Georges Wenger. Ces bâtiments sont plus récents et datent du début du XXe siècle. Ils sont dus à un architecte suisse, dont on ignore le nom et qui aurait fait ses études en France, notamment dans le Nord, où l'on peut voir le même style d'immeubles.
Le rez-de-chaussée se trouvait surélevé à 1m50, ce qui était pratique en hiver en raison de la neige. Ceci permettait aussi d'aménager facilement une cave au-dessous de cette pièce surélevée. Enfin, la tourelle donnait un certain cachet, qui donne ce visage singulier au village du Noirmont. / MGO