Meneur du cinéma suisse alémanique, Samir a réalisé quelques-uns des films parmi les plus révélateurs des contradictions de notre establishment culturel. Il est aussi l’auteur de plusieurs documentaires remarquables, dont «Forget Baghdad» et «Babylon 2», où il a forgé le terme de «secundos». Fresque à la portée universelle, «Iraqi Odyssey» est peut-être l’œuvre de sa vie. Il s’en explique.
Comment vous êtes-vous lancé dans cette «odyssée irakienne»?
En 2002, j’ai consacré un premier documentaire à l’Irak, sur le parcours d’ex-communistes juifs irakiens. Du coup, les membres de ma famille m’ont mieux considéré. Même s’ils sont tous médecins ou avocats, et bien qu’ils apprécient le cinéma, la musique et la littérature, ils avaient de la peine à concevoir qu’un des leurs soit artiste ou pire encore, cinéaste! Après «Forget Baghdad», ils ont changé d’avis, au point qu’ils ont commencé à m’envoyer des montagnes d’archives personnelles… C’est comme ça qu’ils m’ont fait...