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Les «permis C» entrent sans forcer la porte

Les élections communales du 27 avril seront les premières de l'histoire neuchâteloise à s'ouvrir aux étrangers titulaires d'un permis d'établissement. Avec une proportion inférieure à 4%, ces derniers restent toutefois relativement peu nombreux sur les listes de candidats. Au soir du 17 juin 2007, de nombreuses voix se félicitaient de ce que Neuchâtel devenait le canton le plus progressiste de Suisse en matière de droits civiques. Son corps électoral venait d'octroyer aux étrangers titulaires d'un permis d'établissement (permis C) le droit d'éligibilité sur le plan communal.

04 avr. 2008, 12:00

Combien seront-ils, dix mois plus tard, à avoir converti ce droit en mandat politique? Réponse au soir du 27 avril, lorsque sera tombé le verdict des élections communales. Une réponse qui risque d'en décevoir certains ...et d'en réjouir d'autres: ces candidats non-porteurs d'un passeport suisse ne se pressent pas par centaines. C'est du moins ce que révèle notre petit tour d'horizon, qui ne prétend toutefois pas à l'exhaustivité.

Quelques chiffres pour donner du corps à cela. Plus de 1700 personnes briguent les quelque 1200 sièges qui doivent être repourvus dans 51 législatifs communaux. Les étrangers dans cette foule? Un peu plus d'une soixantaine, un peu plus nombreux - mais est-ce une surprise? - à gauche qu'à droite. Vingt-quatre dans les rangs socialistes. Huit sur les listes popistes des trois villes. Cinq au chef-lieu, chez Solidarités. Du côté des Verts, deux à Neuchâtel et un au Locle, mais aucun à La Chaux-de-Fonds. «Nous avons essayé, nous en avons cherché, mais sans succès», relève l'écologiste Fabien Fivaz.

Côté bourgeois, Fabienne Spichiger, du Parti radical neuchâtelois, a fait le compte: treize noms, soit sur des listes radicales, soit, là où les deux partis jouent collectif, sur des listes ULR (Union libérale-radicale). En complétant avec quelques libéraux, on arrive à une petite vingtaine. Plus un candidat UDC d'origine africaine.

Plus de 39 000 personnes vivant dans le canton de Neuchâtel sont de nationalité étrangère. Soit 23,3%. Et 16,4% au bénéfice d'un permis C. On est donc bien en dessous avec les candidats aux communales. Normal: c'est une première. En outre, la plupart des partis, qui ont globalement eu de la peine à recruter du monde, disent n'avoir pas fait un «démarchage» actif auprès des étrangers. Plusieurs de ceux qui se sont portés candidats sont des gens établis de longue date, déjà actifs à différents niveaux de la société. Mais qui, faute d'avoir acquis la nationalité suisse, ne pouvaient s'engager sur le plan purement politique.

Quant à leurs origines, elles sont multiples. A plusieurs candidats européens (pays voisins ou méditerranéens) s'en ajoutent d'autres, venus des Balkans, de Turquie, d'Afrique ou d'Amérique du Sud. On a même recensé un candidat originaire du Bangladesh.

Il faut toutefois se garder de limiter la part «étrangère» de ces élections aux seuls permis C. Depuis de nombreuses années, des Neuchâtelois venus d'ailleurs participent au débat politique. A l'image des naturalisés Marcelo Droguett (conseiller communal au Locle), natif du Chili, Raoul Lembwadio (membre de l'exécutif de Boudry), né au Congo, ou Johanne Lebel Calame (conseillère communale à Travers), dont l'accent rappelle des origines québécoises. / SDX

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