Entrer au Salon international de l’auto de Genève à l’œil? Cela reste possible, pour autant qu’on soit dans les bons papiers de son garagiste. Les concessionnaires disposent en effet toujours de billets gratuits. «Rien n’est gratuit dans la vie», plaisante néanmoins Alexandre Rey, directeur marketing au garage Facchinetti à Neuchâtel. En effet, les concessionnaires payent de leur propre caisse les entrées qu’ils offrent. Alors, ils sélectionnent les heureux élus.
«On a quelques entrées gratuites au Salon mais on ne les donne qu’à nos clients», explique-t-on au garage Haag de la Chaux-de-Fonds. Idem chez Jeanneret à Montmollin. «On en prend, mais seulement pour les clients que l’on connaît», précise John Jeanneret. Plusieurs dizaines d’entrées à donner, cela représente une belle somme.
C’est essentiellement au travers des importateurs-exposants ou de l’UPSA (Union professionnelle suisse de l’automobile) que les garagistes s’approvisionnent en invitations. «Ces billets leur sont vendus à des tarifs préférentiels et parfois en très grandes quantités», précise-t-on au service de presse du Salon international de l’auto de Genève. Quel tarif? Motus, tout comme le nombre d’en trées qui sont acquises chaque année par les exposants pour leurs réseaux.
Chaque garage concessionnaire agit dès lors comme il le veut. «Nous disposons d’une liste de quelques clients fidèles auxquels nous envoyons systématiquement des billets par poste. Sinon, nous les gardons à nos bureaux et les donnons aux clients qui les demandent», explique Vanessa Maurer de la concession Peugeot et Ford du Garage des Trois Rois à La Chaux-de-Fonds.
Et dans les showrooms à cette période, on voit de plus en plus débarquer des clients de circonstance, prêts à venir guigner dans les capots juste pour glaner ensuite une ou deux entrées gratuites pour Genève. «Et certains reviennent même plusieurs jours de suite pour en avoir plus», s’amuse Vanessa Maurer. Pour une concession, acquérir des invitations représente un certain volume. Aux Trois Rois, il faut compter avec 400 billets par marque.
Alors, on cherche au maximum à éviter de se retrouver avec des entrées sur les bras. Ainsi au garage Fachinetti, on table sur un système de souscriptions préalables pour ne pas rester avec trop de billets sur les bras. «Quelques semaines auparavant, nous envoyons un mailing postal à notre liste de clientèle, toujours en relation avec la sortie d’un nouveau modèle. Et nous leur proposons des invitations, mais sur inscription uniquement».