Et pourtant! Côté clubs, l'optimisme est de mise. Chacun a sa place et son créneau. Il n'y aura pas de cannibalisme. Les besoins et les profils des partenaires sont différents: «Nous ne chassons pas tous sur le même terrain: Neuchâtel Xamax est le seul club à chercher des sponsors nationaux qui visent les minutes de télévision. Les autres travaillent avec des sponsors de proximité», analyse Jean-Philippe Jelmi, président d'Université.
La sérénité ambiante est aussi renforcée par la fidélité des partenaires: «Ceux-ci sont contents de ce que nous avons réalisé. Souvent ils sont d'accord de continuer, même si un changement de ligue entraîne une augmentation de leur contribution», constate Pierre-Alain Schenevey, manager général de Young Sprinters Neuchâtel, néopromu en LNB de hockey sur glace. «A notre niveau, NE Xamax mis à part, les sponsors adhèrent avant tout à un projet. Car il faut être clair: les retombées marketing sont faibles», souligne Jean-Philippe Jelmi.
La période est à l'euphorie. Moribonds pour la plupart il y a quelques mois, les clubs ont relevé la tête. Une fierté qui se ressent: «L'engouement est extraordinaire», relève Alexandre Rey, directeur de ProImax, structure de promotion de NE Xamax. «On le constate par la croissance des effectifs des cercles de soutien et le succès des animations VIP». Un créneau que le HC La Chaux-de-Fonds compte aussi développer, selon Marius Meijer: «Nous prévoyons d'investir de 250 000 à 300 000 francs pour créer un club business.»
La fréquentation n'est pas en reste: que ce soit à la patinoire des Mélèzes, à la salle de la Riveraine ou dans la nouvelle Maladière, les assistances ont dépassé la moyenne en fin de championnat. Revigorés, les clubs peuvent et veulent vendre du rêve.
Sans nuage, le tableau? Pas tout à fait. Car si, dans les clubs, on se veut résolument confiant, la situation des sponsors est plus délicate. Fort de sa double casquette de membre du comité du HCC et de patron de VAC, entreprise de vente par correspondance, Marius Meijer confirme: «Nous sommes de plus en plus sollicités». Mais le budget n'est pas extensible: «Nous soutenons presque tout le monde dans la région. Parfois, c'est presque du mécénat!»
Ce resserrement, Alexandre Rey le vit aussi, malgré les ambitions nationales du club. «Les centres de décision des grands partenaires potentiels ne sont pas dans la région. Ils sont difficiles à intéresser. Notre bassin de recherche, c'est donc principalement la région.» Une situation qui ne fait pas le beurre des concurrents. Car comme le dit sans animosité Pierre-Alain Schenevey, sur ce marché, «lorsqu'un sponsor a signé avec NE Xamax, il n'a plus le budget pour s'engager ailleurs». / POB