Un derby en championnat qui a été rejoué le 23 août dernier pour la première fois depuis vingt ans. Malheureusement, c'était en Challenge League, une classe de jeu que Xamax n'avait jamais connue de son histoire.
Il s'en est passé des choses durant ces 29 mois! Le club rouge et noir a connu cinq entraîneurs (René Lobello, Gianni Dellacasa, Alain Geiger, Miroslav Blazevic, Gérard Castella), deux présidents, deux catégories de jeu.
En revanche, le directeur général Philippe Salvi a vécu toute cette aventure, souvent en première ligne quand la neige faisait des siennes. Au moment des adieux, le dirigeant neuchâtelois tient à adresser «un grand merci aux autorités de la Ville de La Chaux-de-Fonds qui ont tout fait pour nous accueillir dans les meilleures conditions possibles». Philippe Salvi se souvient avec soulagement de ce jour d'avril 2004, «lorsque nous avons signé la convention nous permettant d'évoluer à la Charrière, après l'échec de plus d'un an de négociations pour se rendre à Colombier».
C'est aussi à la Charrière que, lors du premier tour de la saison 2004-2005, Xamax a tutoyé la première place. «Plusieurs spectateurs du haut du canton se sont rapprochés de notre club à cette époque, se souvient Philippe Salvi. J'espère qu'ils nous suivront à la Maladière.»
Xamax, contraint et forcé, a fait quelques infidélités à l'enceinte chaux-de-fonnière. Deux matches à Genève en Coupe Intertoto durant l'été 2005 (à cause des normes UEFA) et quatre rencontres de championnat à Lausanne (entre décembre 2005 et mars 2006) - sans connaître la défaite - en raison des conditions climatiques.
La Charrière et la neige, une histoire sans fin. «Je suis pourtant convaincu que la bâche aurait pu être une solution si tout le monde avait joué le jeu» affirme Philippe Salvi, dont les divergences avec Edmond Isoz au sujet des renvois ont été légion. «La réalité du terrain est souvent différente de celle souhaitée» philosophe-t-il.
Le directeur de la Swiss Football League est, lui, «soulagé» que Xamax regagne le bas du canton. «Nous avons sous-estimé les problèmes liés au fait que deux clubs de catégories différentes évoluent dans le même stade, en altitude. Nous avons souvent été confrontés à un casse-tête imprévu, concède Edmond Isoz. Cette expérience a montré qu'avec les calendriers actuels, très différents par rapport à il y a vingt ans, pour qu'un club puisse jouer en altitude sans cumuler les renvois, il doit disposer d'une pelouse synthétique ou d'un terrain de remplacement.» Un problème qui, dès dimanche, concernera seulement le FCC... / ESA